5 concerts à la Une 218
Lo Griyo > le 12 au Paradox, le 13 au Point de Bascule…
« Tradition et modernité ». Une formule éculée, qui donne généralement la nausée dès lors qu’elle apparaît dans les dossiers de presse, quand on ne sait plus trop quoi dire pour justifier sa potion hybride basée sur des recettes de grand-mère. Pourtant, de nombreux musiciens lui donnent un sens noble, à l’instar de ce duo réunionnais formé par Luc Joly (sax, clarinette, flûtes…) et Sami Waro (kora, sanza et autres percussions), le fils de l’illustre Danyel. Nul doute que ce dernier lui ait transmis le virus du maloya, courant musical insulaire qu’il avait déjà réactualisé : au sein de Lo Griyo, Sami fait le lien avec le jazz et les musiques ancestrales africaines, et tout cela semble couler de source, confinant à une transe minimaliste qui peut évoquer sur scène le travail de David Walters (boucles à l’appui). Premier passage dans la région, plusieurs dates à Marseille cette semaine, master-classes de percussions : à découvrir.
www.myspace.com/logriyo
The Hatepinks + Elektrolux + Lo + Nitwits… > le 14 à la Machine à Coudre
Hey les kids ! Oui, vous qui êtes allés voir The Naast au Poste à Galène ! Oui, vous qui ne ratez pas les concerts de baby-rockers à l’Intermédiaire ! Il est temps de passer à l’étape suivante : le rock’n’roll ! D’aller boire de la bière, d’aller prendre de la drogue, et d’aller pisser le tout sur scène pour mieux recommencer ensuite ! Saviez-vous que le rock’n’roll, ça existait vraiment ? Truc de ouf ! Les plus vieux, qui ont généralement tort, ne vous mentiront pas sur un point : à Marseille, ça s’est souvent passé à la Machine à Coudre. Et aujourd’hui encore. Ainsi, les éditions Corde Raide fêtent cette semaine (avec les moyens du bord comme il se doit) la sortie de leur deuxième livre, Déviations, un recueil de nouvelles de l’écrivain punk américain Aaron Cometbus. Une dizaine de groupes locaux va pour le coup s’attaquer à des reprises punk. On parle ici d’une scène. N’en mettez pas partout, pensez aux musiciens.
Déviations (éditions Corde Raide) www.lamachineacoudre.com
Sébastien Tellier > le 14 au Cabaret Aléatoire
Technikart, Les Inrocks, Trax, Magic : ces derniers temps, Sébastien Tellier a fait la « une » de tous les principaux supports spécialisés. Et c’est bien normal car, ainsi que me l’expliquait un confrère, le dandy barbu est « l’ami des journalistes ». Voilà qui nous éclaire sur un point : Sébastien – et nous pouvons en attester pour l’avoir eu en interview il y a quelques années – est un type extra, drôle et cultivé, délicieusement à la marge. Mais, parce qu’il faut bien remettre les choses à leur place, en aucun cas un « génie ». Pour une ritournelle, combien de merdes ? Sous couvert d’être produit par l’un des deux Daft, son dernier album confirme : encore une arnaque (cette fois-ci un hommage synthétoc à la pop FM des 80’s) sauvée par deux ou trois fulgurances (Divine façon Beach Boys, L’Amour et la Violence à la Christophe). Evidemment, cette inconstance peut s’avérer une qualité à la scène, domaine qu’il maîtrise…
Sexuality (Record Makers/Discograph) www.myspace.com/telliersebastien
Kokolo > le 15 au Poste à Galène
S’il est un créneau qu’il est capital d’occuper à Marseille, c’est bien celui des musiques noires (soul, funk, rare groove, hip-hop…). Selecter the Punisher l’a bien compris, et il rempile ici quelques semaines seulement après son précédent succès au Poste (The Soul Jazz Orchestra). En plein dans la lignée d’Antibalas, ces autres New-Yorkais qui se réapproprient l’héritage de Fela, les sept musiciens de Kokolo marquent leur différence par une approche plus bigarrée : une pointe de latin-jazz et de hip-hop, et vous voici partis avec eux dans une transe afro-beat du meilleur cru. Le discours est à l’avenant, car porté par un leader issu du punk (!) ne s’étant jamais remis de sa première écoute du Clash (dont ils reprennent bien sûr The magnificent seven). On terminera logiquement avec ce titre en forme d’injonction : Vote Black President. Sans problème : Obama, c’est quand même autre chose que cette pétasse d’Hillary Clinton.
Love International (Freestyle/La Baleine) www.kokoloonline.com
Yannick Noah > le 15 au Dôme
« L’essentiel de la semaine en accéléré », ça veut pas forcément dire le meilleur. Yannick Noah, donc. Parce que ça soulage. Yannick Noah est né le 5 juin 1983, avec Roland Garros, pour avoir donné un sacré coup de jeune au tennis français : il est alors déjà un artiste. Et c’est bien là le problème : Yannick aime faire la fête, il commence à boire, à fumer des pétards (ne mens pas : j’ai un pote à qui t’as fait tourner), et doit donc se reconvertir en entraîneur. Le 1er décembre 1991, sa carrière culmine : il offre à la France sa première Coupe Davis depuis des siècles. A chialer. Mais Yannick n’est pas forcément mort le même jour en dansant la Saga Africa. Il a offert au caritatif un visage sain, s’est dirigé vers le showbiz en portant à gauche, et sa variété tiédasse mais généreuse, qui doit autant à Marley que moi à Nothomb, fait rêver des millions de gens, dont ma mère. Dieu te bénisse pour tout ce que tu nous as donné.
www.yannicknoah.com
PLX