A la bonne heure
Première édition printanière pour le Midi Festival. Finalement loin du lot de consolation, un délicieux avant-goût de l’été.
La volonté de faire découvrir des groupes émergents sur des terres peu foulées par la musique indépendante et la capacité à créer chaque année une ambiance, une unité entre artistes, organisateurs et public ont fait du Midi un festival unique en son genre. Les éditions passées ont toujours suscité une adhésion spontanée du public. C’est que, au fil des étés, chacun se souvient de moments de grâce dans des lieux exceptionnels.
Le Midi a connu de nombreuses infortunes et a évolué chaque année dans l’incertitude du lendemain : manque de subventions, de lieux, politiques locales complexes. Loin de baisser les bras, l’équipe semble avoir puisé dans ces embuches une conviction plus profonde de l’absolue nécessité de sa présence.
Confronté plus que jamais à ces problèmes, le Midi invente une forme nouvelle, remodelée en cours de route : traditionnellement organisé au milieu de l’été hyérois, il s’est annoncé au printemps à Toulon avant de retrouver in extremis sa formule originelle. De sorte que cette année, Midi sonnera deux fois.
Trois jours en mai à Toulon… le défi est de taille. A l’instar de ses concerts disséminés tout au long de l’année, l’équipe du festival profite de ces nouvelles contraintes pour aller à la rencontre du public local avec une édition urbaine en forme de parcours entre lieux historiques, musée et plage.
A nouveaux lieux, nouvelles propositions. Ainsi, pour la première fois, le Midi propose une conférence (sur la brit pop), animée par le rédacteur en chef de Slate.fr, Jean-Marie Pottier. La programmation ira aussi flirter avec des formes hybrides, des défricheurs de sons, comme Muou et le duo parisien Naya X Ardo, deux formations atypiques proposant des expériences à la fois musicales, sonores et poétiques. De poésie, il en sera également question avec la jeune Franco-Mexicaine Andrea Balency, dont l’univers onirique a notamment séduit James Blake, excusez du peu.
Point d’orgue vendredi avec trois noms emblématiques de l’esprit Midi. A commencer par les Mancuniens de Ménage à trois, dont le concert à la Villa Noailles l’an passé a marqué les esprits. Egalement en provenance de Manchester, Horsebeach charmera les amateurs de ballades pop. Quant à Aline, on vous dit tout sur le quintette marseillais dans ces mêmes colonnes… Les découvertes se poursuivront avec The Garden, Boxed In, Paranoid London ou Barnt.
Clôture en beauté samedi, d’abord sur la plage Pipady pour un programme entre électro et farniente dont le festival a le secret, avant une apothéose à l’Oméga Live en compagnie des frangines d’Ibeyi, des nouveaux chantres de la house française Paradis et Syracuse ou du jeune prodige électro Ghost Culture, et une conclusion pour le moins éclectique avec des sets de Ark et Dj Oil.
Un joli printemps pour amorcer un été en pente douce.
Fanny Bernard
MIDI Festival, édition de Printemps : du 7 au 9/05 à Toulon.
Rens. : www.midi-festival.com
La programmation complète de l’édition de printemps du MIDI Festival ici