Port à port
Zones Portuaires, Rencontres Internationales Cinéma et Villes Portuaires, présente à Marseille et Port-de-Bouc sa quatrième édition. Sept soirées de projections en plein air, dont quatre sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse Le Corbusier, où l’imaginaire de la ville portuaire prend tout son sens.
Tout habitant — ou traversant — d’une ville portuaire n’est pas sans ignorer les spécificités inhérentes à ces cités dont les enjeux sociaux, économiques et humains sont à nuls autres identiques. La ville portuaire est immergée dans l’imaginaire, qui a dès son origine fortement alimenté l’art cinématographique. Il était donc tout naturel d’y consacrer un festival. Dont acte avec Zones Portuaires, qui présente cette année sa quatrième édition. Opérant un grand écart entre Marseille (le toit-terrasse de la Cité Radieuse Le Corbusier) et Port-de-Bouc (le cinéma le Méliès, dans cette autre cité portuaire historiquement riche), ces rencontres cinématographiques nous plongent au sein d’une certaine forme de mythologie que traverse la ville portuaire. Quatre soirées en plein air, sur le toit du Corbusier, feront le lien entre Saint-Nazaire (avec la présence de Manuel Sanchez pour son très beau film Les Arcandiers), Toulon (l’occasion de rencontrer l’immense cinéaste Paul Vecchiali) et les ports de Méditerranée, dont nous parlera le philosophe Marc Rosmini. A quelques encablures de Marseille, la cité port-de-boucaine, anciennement chantier naval, accueillera une carte blanche à Philippe Carrese ou une soirée spéciale consacrée à Jean Epstein. L’imaginaire cinématographique rencontrera à ces occasions celui des villes portuaires, pour un voyage sous forme d’images en mouvement. Soulignons par ailleurs que les rencontres Zones Portuaires se sont cette année doublées d’une édition à Saint-Nazaire, et proposeront en septembre trois jours de projections dans la ville de Gênes.
Gaby Leuvielle