Les Anglais ont (re)débarqué, le retour
Après avoir mis en avant, la semaine dernière, les trublions de la Perfide Albion, petit tour d’horizon des « dramédies » qui tiennent en haleine les téléspectateurs anglais et, téléchargement aidant, le reste de la planète. Ainsi d’Ash & Scribbs, et ses deux femmes flics, sortes de Sherlock Holmes en jupon croisées avec Bridget Jones, qui narre moins le quotidien de deux enquêtrices que le parcours sentimental foireux de deux trentenaires célibataires. Illuminée par la blonde Lisa Faulkner et — on ne le dira jamais assez — sa barrette sexy, la série réconcilie les fans d’Agatha Christie et ceux de Rescue me, autre grande série anglaise sur les tourments modernes du célibat, autour des coucheries d’un soir à défaut de s’engager pour la vie. En parlant de coucheries, comment ne pas évoquer le buzz de l’année, la sulfureuse et brillante Skins, et ses ados délurés — pléonasme ? — qui ne pensent qu’à s’envoyer en l’air, picoler, fumer et emmerder leurs vieux cons de parents, en vomissant partout, entre cuites et anorexie, ou en avortant. Jouée par des acteurs qui ont l’âge de leurs artères — pas comme dans Dawson — et écrite par des scénaristes à peine plus âgés, Skins a effrayé tous les parents du Royaume-Uni, prenant en pleine poire le désœuvrement de leur progéniture. On passe du coq à l’âme (damnée) de Jekyll, stupéfiante relecture, comme son nom l’indique, du mythe du Dr Jekyll & Mister Hyde. Porté par l’inquiétant James Nesbitt et ses rictus flippants, le show s’évertue à traiter la schizophrénie sans manichéisme aucun. Pour en finir avec la veine fantastique, saluons le grand retour du Dr Who, série culte des 60’s, qui a droit à une seconde jeunesse malgré les 900 ans dudit toubib, qui voyage à travers le temps dans une cabine téléphonique. Ou le croisement évident de Chapeau melon… et Code Quantum. Aussi de l’autre côté de la Manche, rien ne se perd, tout se transforme.
Henri Seard