Portrait : Catherine Vincent
Paire d’as
Avec deux propositions musicales à l’Alhambra dans le cadre de Lanterna Magica et au MuCEM autour de l’exposition J’aime les panoramas, il était indispensable de présenter le duo Catherine Vincent.
Catherine Vincent ? Une créature à deux têtes qui porte tout simplement le nom de ceux qui la pilotent : Catherine Estrade et Vincent Commaret, couple à la scène comme à la ville, haut en couleur et résolument pop, actif depuis 2004. Orientée vers le jeune public, leur musique séduit donc les enfants, mais tout autant les adultes, tant il existe dans leurs textes différents niveaux de lecture. Car si Catherine et Vincent ont bien compris une chose, c’est que les enfants ne viennent pas tout seuls voir un spectacle…
D’origine chilienne, Catherine a beaucoup voyagé. Elle parle d’ailleurs cinq langues, et c’est sans doute grâce à cette particularité qu’elle nous transporte si bien lorsqu’elle évoque l’ailleurs. Ce même ailleurs, au visage merveilleux, onirique mais qui n’en demeure pas moins lucide vis-à-vis de l’actualité. C’est ce qui fait sans doute la force et l’intelligence de leurs textes : arriver à être intemporels par la beauté des descriptions, tout en se rattachant à un contexte.
Vincent, quant à lui, est monteur, ce qui explique sans doute l’attrait du duo pour la vidéo. En 2013, ils proposent le ciné-concert The Tiger’s Coat, un film muet inspiré de la vie de Tina Modotti, qu’ils doublent et accompagnent musicalement en direct. Au vu du succès de cette première proposition de ciné-concert, ils reviennent cette année avec Voyage au pays des fées, un plongeon dans le monde mystérieux et abracadabrant de Georges Méliès et Lotte Reininger.
Depuis quelques années, ce rapport à l’image passe également par la composition de bandes originales, notamment pour les films de Paul Vecchiali, dont le dernier, C’est l’amour, vient de faire sa première française aux Entrevues de Belfort. Catherine Vincent approche aussi les arts plastiques en illustrant ses pochettes d’albums avec les superbes dessins d’Anaïs Tonelli, qui travaille avec le couple depuis trois albums. Et, enfin, à la scène pour Les Contes de Malmousque, dans lequel l’ambiance du quartier marseillais est évoquée à travers une scénographie en forme d’origami.
Le travail qu’ils proposent est donc profondément ancré dans un territoire, et chacun de leurs projets offre une rêverie qui transforme le quotidien de ceux qui l’occupent. Après avoir écumé la Côte Bleue avec Gildas Etevenard à la batterie, ils se sont retranchés dans les terres pour atterrir à la Rose, où ils travaillent actuellement avec une école primaire. Après avoir imaginé l’histoire de leur quartier, les enfants vont écrire une chanson et se mettre en scène pour la réalisation d’un clip musical. La Fabrique à chansons, projet proposé par la SACEM, verra le jour au printemps prochain.
Et si d’ici-là vous ne pouvez vous rendre ni à l’Alhambra ni au MuCEM, rattrapez-vous en écoutant leur nouvel album, Oscar Go et Le Vilain Petit Canard, naturellement disponible chez Lollipop… A bon entendeur !
Textes : Mariel Ag
> Voyage au pays des fées : le 13/12 au cinéma Alhambra (2 rue du cinéma, 16e), dans le cadre de Laterna Magica.
Rens. : 04 91 03 84 66 / www.fotokino.org / www.alhambracine.com
> Les Contes de Malmousque : les 27 & 28/12 au MuCEM (Esplanade du J4, 2e), dans le cadre d’Explorama.
Rens. : 04 84 35 13 13 / www.mucem.org
> Dans les bacs : Oscar Go et Le Vilain Petit Canard, disponible chez Lollipop Music Store (2 boulevard Théodore Thurner, 6e)
Pour en (sa)voir plus : www.catherinevincent.org / anaistonelli.blogspot.fr
Rens. : 04 91 03 84 66 / www.fotokino.org / www.alhambracine.com