Royal Deluxe

Deluxe revient sur le devant de la scène avec Stachelight, un deuxième album qui arrive trois ans après The Deluxe Family Show. Présentations.

Deluxe, c’est avant tout une bande de copains aixois dont certains se connaissent depuis l’école primaire. C’est aussi un modèle de barbecue qu’ils rêvaient de posséder il y a des années, à l’époque où ils faisaient leurs grillades « dans des brouettes ». Des copains et une copine, Liliboy, la chanteuse et seule fille de la formation, qui rejoint le groupe en 2011. Cinq gais lurons (sans Liliboy donc) qui arborent fièrement la moustache, raide comme Soubri (percussions) ou bouclée comme Kaya (basse), dans tous les cas fournie et saillante. Une solution collective afin de pouvoir « plaire aux filles », leur idée fixe, un running gag qui fait moins rire Pépé (saxophone), effrayé à l’idée d’inquiéter sa moitié par médias interposés. Les plaisantins relativisent tout de même, précisant que les groupies n’accourent pas dans les backstages. D’autant qu’ils enregistrent chacun de leurs concerts afin de les visionner immédiatement après être sortis de scène…
Cette attention qu’ils portent à leur performance scénique n’est pas un hasard, c’est même leur marque de fabrique, qu’ils travaillent avec soin. En plus de leur énergie naturelle, les moustachus et Liliboy déploient des costumes de fanfare de carnaval, rouges et dorés, élaborés avec une professionnelle. S’ils se déguisaient déjà lorsqu’ils jouaient dans les rues d’Aix, ils ont monté sur scène un show lumineux avec des décors qui projettent le symbole du groupe (la moustache) et n’hésitent pas à faire participer le public, enchanté par les chorégraphies et les refrains à reprendre. Leurs prestations ont de fait joué un rôle majeur dans leur ascension, à force de tournées et d’apparitions dans les festivals, constituant peu à peu un public fidèle. Le deuxième album, Stachelight, sorti fin janvier, a d’ailleurs été enregistré dans les conditions du live, dans un esprit « sixties/seventies » qui permet de rendre toute l’authenticité de leur musique et l’osmose du groove qui les porte. Dans une volonté « d’améliorer leur son », de le « complexifier », ils sont parvenus à proposer une production propre et dynamique qui sert leurs compositions. Des compositions dans une veine pop pleine d’énergie, où l’on retrouve ces refrains catchy caractéristiques du groupe (Shoes, Baby That’s You), tendant parfois vers une soul moderne (Oh Oh), jusqu’au disco-funk avec Seize Your Day, qui n’est pas sans rappeler le dernier album de Daft Punk, lorsque des titres comme Tall Ground raviront les fans de Chinese Man.
Mais Stachelight, c’est aussi des featurings prestigieux. On y retrouve ainsi -M- sur deux titres : Baby That’s You, où il accompagne Liliboy au chant, et Wait A Minute, qu’il gratifie d’un solo de guitare. La rencontre avec Matthieu Chédid, dont ils sont « fans », s’est produite lorsque Deluxe jouait en première partie du chanteur. Un jour, ils se sont dit « on tente », et la collaboration s’est faite. Pareil pour Nneka (Bonhomme), leur « coup de cœur » du dernier Printemps de Bourges, et pour leurs aînés d’IAM, qui interprètent les couplets de A l’Heure Où. On pourrait d’ailleurs croire que le titre a été composé et produit spécialement pour les rappeurs marseillais, mais Kilo (batterie) précise que ce featuring, comme les autres, a été écrit avant que la participation des différents artistes ne soit sollicitée.
Signés chez Chinese Man Records, les Deluxe ont parallèlement créé leur propre label, Nanana Prod, qui devrait leur permettre de publier « les albums, les clips… toutes nos envies ». Ils envisagent aussi à l’avenir de « produire d’autres groupes, ou même un festival ». Ne manquant ni d’envies ni de projets, ils confient d’ailleurs qu’ils « aimeraient bien faire un clip pour chaque titre de l’album »… En attendant, ils démarreront leur tournée début mars dans la station alpine de Vars, jusqu’à fin avril, où on pourra les retrouver au Dock des Suds. Cet été, ils prévoient bien sûr de passer par quelques festivals : Garorock et « d’autres qui ne sont pas encore annoncés », avant de faire le Zénith de Paris en octobre et de tenter l’aventure européenne dans la foulée (Italie, Allemagne, Angleterre, Pologne…). Une nouvelle page se tourne donc en 2016 pour Deluxe, qui gagne sans cesse en popularité. Et revient sur les routes avec du solide dans ses bagages.

Antoine Bruneton

• Dans les bacs : Stachelight (Chinese Man Records)

• Rencontre dédicace le 10/02 à la Fnac d’Aix-en-Provence (Les Allées provençales, 160 avenue Giuseppe Verdi).

• En concert au Dock des Suds le 30/04.

Rens. : www.facebook.com/Deluxe.chinesemanrecords / www.chinesemanrecords.com