Mécina : ciné-club itinérant

Rubrique Cinéma , le mercredi 06 Avr 2016

Cinéma Paradisio

Armée de sa bonne volonté et de sa passion du cinéma, Lucie Girard, jeune cinéphile de vint-quatre ans, lance un crowdfunding afin de créer un ciné-club itinérant sur Marseille et ses alentours.

« Mon idée part d’un constat simple : il y a un manque relatif de cinéma à Marseille. Les places sont chères et les salles, qui se concentrent principalement dans le centre-ville, délaissent une grande partie des quartiers. J’ai donc voulu apporter le cinéma là où il ne va pas, à prix libre et accessible à tous. » Titulaire d’un master « Recherche en cinéma » depuis juin dernier, Lucie Girard a choisi, à la suite de ses études, de se lancer dans ce projet de ciné-club itinérant à la faveur d’un service civique au sein de la structure Unis-cité. Elle lance alors son association Mécina (les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que c’est un anagramme de cinéma), ciné-club itinérant sans frontières, et s’entoure progressivement d’une petite équipe de bénévoles motivés. « Aujourd’hui, nous avons besoin d’environ 3 800 € pour démarrer le projet avec un minimum de cinq projections. La première est prévue le 30 avril en partenariat avec le festival Quartiers Libres, ensuite nous irons au café associatif Le Petit Grain à Aups le 21 mai, puis au Théâtre des Gazelles à Aix le 4 juin. » Si l’association Cinétilt reste la référence en matière de ciné plein air dans la région, Mécina a choisi d’orienter ses projections vers les lieux de vie : « Nous voulons faire entrer le cinéma dans des espaces nouveaux : les centres sociaux, les cafés ou même à domicile. Le but est de rendre ces projections régulières. » Si les goûts de cette amatrice d’Arnaud Desplechin et Christophe Honoré sont résolument tournés vers le cinéma français, qui fût le thème de son mémoire de fin d’étude, les choix de son ciné-club seront beaucoup plus étendus : « Nous voulons montrer des films qui nous tiennent à cœur bien sûr, mais aussi promouvoir un cinéma différent, des courts métrages, du cinéma militant ou des films libres de droit. L’important, c’est la rencontre avec les spectateurs et la possibilité de discuter et de partager autour des films. » Parler de cinéma, c’est un peu la passion première de Lucie. Elle qui caresse toujours le rêve de devenir critique cinéma tient un blog où elle chronique les films qu’elle aime.
Si cinq projections sont d’ores et déjà certaines avant la fin de l’année, seuls les contributeurs du crowdfunding pourront permettre d’installer durablement cet ambitieux projet dans le paysage culturel marseillais.

Daniel Ouannou