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Nouveau temps fort organisé par un collectif d’associations militantes et de citoyens, le Printemps du film engagé propose six soirées de débats autour de plusieurs documentaires.

Initié conjointement par le mensuel Le Ravi, Attac, les Amis du Monde Diplomatique et le syndicat Solidaire, le Printemps du film engagé lance cette année sa première édition avec six soirées de projections/débats dans plusieurs salles de la ville. Piloté par un collectif citoyen, le festival propose de débattre autour de six films et autant de sujets de société avec des réalisateurs, des intellectuels, des syndicalistes, mais surtout les citoyens de tous horizons qui viendront assister aux projections. Il y a fort à parier que le succès aussi important qu’inattendu de Merci Patron !, brûlot drolatique d’agit-prop de François Ruffin, a joué en faveur de la création d’un tel événement. Projeté dès le début des Nuits Debout, le film a réussi à fédérer et à mobiliser, à gauche et au-delà, un mouvement citoyen prêt à reprendre réellement en main les processus démocratiques, dont la déliquescence n’occasionnait jusqu’ici que ricanements et indifférence. Un mouvement qui, au 76 mars, n’a toujours pas faibli et dont l’impulsion a été provoquée par la proposition cinématographique du directeur du journal satirique Fakir. Les organisations militantes ont donc choisi de saisir cette occasion pour prolonger les débats dans les salles obscures en créant un festival sur-mesure. Les salles « art et essai » marseillaises ont décidé de jouer le jeu, puisque deux des soirées se dérouleront aux Variétés, une au Gyptis et une à l’Alhambra. Le Centre social des Flamants et le local Solidaires accueilleront les deux restantes. Au programme, on pourra notamment retrouver Comme des lions, documentaire coup de poing de Françoise Davisse sur la lutte au long cours des ouvriers de l’usine PSA d’Aulnay-sous-bois, Vérités et mensonge sur la SNCF, nouveau film de Gilles Balbastre dont les Nouveaux chiens de garde (2012) sont restés dans les mémoires, ou encore Marseille entre deux tours, dans lequel Jean-Louis Comolli et Michel Samson reviennent titiller la vie politique municipale.
Le festival démontre une fois de plus à quel point la salle de cinéma est devenue un lieu privilégié du débat citoyen. En montrant des documentaires engagés qui ne trouvent plus leur place sur les chaines de télévision publiques ou commerciales et en invitant des cinéastes bannis des réseaux institutionnels, elle est devenue ces dernières années un lieu de résistance et de réflexions majeur. D’autant qu’en donnant la parole à ceux qui luttent, les salles indépendantes ont aussi trouvé un créneau pour résister à l’hégémonie des multiplexes.

Daniel Ouannou

Printemps du film engagé : du 20 au 25/05 à Marseille.
Rens. : 06 63 57 07 72 / www.facebook.com/printempsdufilmengage

Le programme complet du Printemps du film engagé ici