Les Rencontres à l’échelle, aux Bancs Publics
Rencontres du troisième type
L’étrangeté sera le fil d’Ariane de la troisième édition des Rencontres à l’échelle, manifestation des arts vivants à l’initiative des Bancs Publics, qui semble interroger le singulier dans le pluriel.
En seize formes et dix jours, les performances se feront tour à tour critique, graphique, multimédia, conférencée, urbaine, technologique, théâtrale, audiovisuelle, ontologique et sonore, sans oublier festive.
Danser la symbolique couverture avec la proposition commune d’Haïm Adri (compagnie Sisyphe Heureux) et de l’auteur et critique Marie-Mai Corbel. Ecouter une conférence sur plateau sur les rapports entre situationnisme et théâtre de Nicolas Ferrier. Expérimenter dans la ville ce que le sonore nous empêche aussi de voir avec Silence-Bruit de Nicolas Gerber et de l’artiste malentendante Céline Boucher. Ouïr et jouir du sens avec Natacha Muslera, transformée en Vicious Singer. Ecouter une langue nouvelle s’inventer sur le plateau à partir de la parole des comédiens grâce au dispositif multimedia du Collectif Manifeste Rien. Incorporer ce qui se passe sous nos yeux dans les mouvements de trois danseuses et de l’incroyable Catherine Jauniaux (voix), au moyen du Dispositif d’Implication Perceptive imaginé par Thierry Gianarelli (compagnie L’imparfait), associant de fait les nouvelles technologies aux sciences cognitives dans le champ artistique. Fantasmer l’autre, s’interroger sur l’anonyme devenu Accident et Evènement, notamment avec l’étape de création L.C. épouse Z inventée par Marie Lelardoux et Julie Kretzschmar.
Expérimenter l’étrangeté plutôt que l’observer. S’étonner du général et de l’ordinaire. S’éprouver soi dans nos perceptions, en renouant avec l’art engagé quand il se souvient du sensible.
Joanna Selvidès
Les Rencontres à l’échelle. Du 15 au 25 aux Bancs Publics. Rens. www.lesbancspublics.com