Anticyclone (tu perds ton sang-froid)
Le mauvais temps avait débuté le 20 janvier. Trump prenait le pouvoir sous la pluie et s’abritait dans le bureau ovale pour lancer plusieurs Executive orders, décrets présidentiels sous forme de premières salves. Entrave à l’ObamaCare et au droit à l’avortement, érection d’un mur avec les Mexicains et relégation des musulmans hors des Etats-Unis. Son discours « alternatif » à la vérité met le feu à toutes les chancelleries du monde (sauf Jean-Marc Ayrault et François Hollande qui ne bougeraient pas une oreille même si Valls lançait un coup d’Etat en envahissant la Corrèze). Donald fait mal et allume plusieurs feux anti-démocratiques à la fois. Et il lui en reste sous la chaussure ! Il nommera le prochain Juge à la Cour suprême, ultime rempart à de folles lubies. Les contre-pouvoirs restent actifs aux USA et font partie de leur culture politique.
Il est à rappeler combien les nôtres sont inexistants. La période électorale en cours pour désigner Président et Parlement pour les cinq prochaines années se déroule en plein état d’urgence. Pour mémoire, ministre ou préfet peuvent interdire la circulation ou le séjour quelque part, assigner à résidence quiconque dont le comportement constituerait une « menace pour la sécurité et l’ordre publics », dissoudre les associations ou groupements dont les actes porteraient « une atteinte grave à l’ordre public », ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacles, bars et tous lieux de réunion ou interdire les réunions « de nature à provoquer ou à entretenir le désordre », ordonner des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit « lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Hollande a reconnu avoir utilisé ces dispositions contre les opposants pour « sécuriser » la COP21. Qui héritera des pleins pouvoirs ? Et qui y mettra fin ? Le camp Fillon (pour ce qu’il en reste) a annoncé la couleur. « Il faudra trouver autre chose que l’état d’urgence » a déclaré l’actuel Président du Sénat, premier ministrable du mari de Pénélope. Sous entendu, on va rendre permanent ce qui relevait de l’état d’exception. Silence radio chez les autres. A observer la météo électorale, le dérèglement démocratique fait figure de programme.
Victor Léo