Alice au Pays des Merveilles au Badaboum Théâtre
Un autre monde est possible
Lors d’une course-poursuite, Alice trébuche, plonge et atterrit — Badaboum ! — au théâtre du même nom. S’y trouvant à son aise, elle y joue jusqu’à fin décembre.
Alice au Pays des Merveilles, vous connaissez l’histoire. Petite piqûre de rappel pour les amnésiques. La jeune Alice s’ennuie autour d’un livre sans images, quand elle aperçoit un drôle de lapin blanc : « Je suis en retard, en retard, j’ai rendez-vous quelque part ! » Elle se lance aussitôt à sa poursuite jusque dans les profondeurs de son terrier, un monde surréaliste et dépaysant, où elle va rencontrer des êtres étranges.
Quand la pièce commence, tout est blanc et le décor, inexistant. Il se construit sous nos yeux, évolue, se projette en vidéo, permettant de plonger les personnages au cœur du Pays des Merveilles et d’attiser notre imagination. D’autres artifices — la scène conçue en trompe l’œil, les costumes modulables, une trappe dissimulée — renforcent l’effet de changement et de transformation auquel est confrontée la fillette.
Tour à tour surréaliste ou ingénu, déréglé ou inquiétant, le monde merveilleux d’Alice manque peut-être d’un peu d’enchantement et de couleurs. Est-ce à dire que j’ai perdu mon âme d’enfant, cette capacité à inventer, à rêver ? Les minots écoutent, participent, s’interrogent et réagissent, souvent de manière pertinente. D’ailleurs, on sait très bien de quelle bouche sort la vérité. Et quand, à la fin, ils demandent pourquoi on n’a pas vu la reine, on ressent en effet une certaine frustration. C’est sans doute à nous d’imaginer la suite…
Texte :Yves Bouyx
Photo : Laurence Janner
Alice au Pays des Merveilles. Jusqu’au 26/12 au Badaboum Théâtre.
Rens. 04 91 54 40 71