Festival du Premier Film francophone à l’Eden-Théâtre
Vers les Lumière(s)
En 2013, le plus ancien cinéma au monde, l’Eden-Théâtre à La Ciotat, a rouvert ses portes. Depuis, il affiche un beau dynamisme qui vient de lui rapporter le très couru label « Art et Essai ». Début juin, il accueille une manifestation bien installée mais en plein renouveau, le Festival du Premier Film francophone, qui fête ses trente-cinq printemps.
Le premier film de cinéma ayant été tourné par les frères Lumière à La Ciotat (le célébrissime L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat), plusieurs festivals ont logiquement élu domicile dans la petite commune des Bouches-du-Rhône, du Festival des Scénaristes au récent Lumexplore (festival du film d’exploration scientifique et environnementale), en passant bien sûr par le Best of International Short Films Festival, qui lui offrit ses plus belles années. Le plus ancien d’entre eux, le très discret Festival du Premier Film francophone, bénéficie désormais de la lumière qui éclaire l’Eden. Car, depuis quatre ans et malgré son mono-écran, la petite salle ciotadenne a su imposer une programmation de choix, qui fourmille d’événements en tout genre : cycles thématiques, avant-premières, rencontres, accueil de festivals… Jusqu’à décrocher le très convoité label « Art et Essai ».
Si elle dit vouloir rester dans la ligne de programmation existante et s’appuyer sur les acquis du festival, sa nouvelle présidente, Isabelle Masson, s’est donné pour défi d’en élargir le côté francophone en l’ouvrant davantage à la Belgique, au Canada et à l’Afrique. Également très soucieuse de parité, Isabelle Masson fait la part belle aux réalisatrices et réunit un jury égalitaire hommes/femmes composé de jeunes futurs cinéastes qui préparent ou achèvent leur premier film, à l’instar de Naidra Ayadi (Polisse) ou de l’ancienne Miss météo de Canal Pauline Lefèvre. Elle seront accompagnées d’Arthur Dupont, de retour dans la région après son passage remarqué au Festival International du Film d’Aubagne (FIFA) avec le tendre et drôle Grand Froid de Gérard Pautonnier (sortie le 28 juin). Ce dernier viendra d’ailleurs présenter son deuxième court-métrage, L’Étourdissement.
Au programme du festival, une compétition de dix courts et dix premiers longs sortis en 2016/2017, accompagnés de leurs acteurs et réalisateurs, parmi lesquels Stéphanie Di Giusto (La Danseuse), Nicolas Silhol (Corporate) ou Arthur Harari (Diamant noir)… Mais aussi des avant-premières, comme Comment j’ai rencontré mon père de Maxime Motte, ou Embrasse-moi de l’humoriste Océane Rose Marie et Cyprien Vial, qui fera la clôture.
La manifestation offrira également l’occasion de revoir des films passés trop inaperçus dans les salles comme le très beau Toril de Laurent Teyssier, un film sur les agriculteurs soutenu par la région PACA, qui illustre l’un des autres objectifs du festival : la promotion de la création locale.
Histoire de rester encore un peu dans la lumière du Festival de Cannes qui s’achève, le festival s’ouvrira avec le film hommage au cinéma de son directeur Thierry Frémaux, Lumière ! L’aventure commence, présenté par Serge Toubiana, ancien directeur de la Cinémathèque Française et membre du jury. Un joli clin d’œil pour un festival au nouvel éclat.
Marie Anezin