Zenzile

Zik Zac

Du beau monde

 

Le Zik Zac fait un pied de nez à la réputation « bobo » d’Aix, et prouve qu’on sait s’amuser dans la ville de l’art lyrique.

 

Comment se démarquer, quand on est un festival de musiques populaires et cosmopolites installé dans la deuxième ville la plus chère de France ? Si le défi semble compliqué, Zik Zac et ses vingt ans d’ancienneté nous prouvent le contraire. Fort de sa communauté toujours présente et sans cesse renouvelée, le festival connaît une demande importante de la part des anciens et des nouveaux publics. Il a le droit de s’en vanter : seul grand festival de musiques actuelles d’Aix-en-Provence, il n’a pas de rival sérieux dans cette petite enclave parisienne, comme certains aiment l’appeler, où domine un certain classicisme. Avec pour seul concurrent potentiel le festival C’est Sud et ses quelques concerts sur le Cours Mirabeau, Zik Zac compte parmi les principaux festivals d’Aix en matière d’esthétiques « actuelles » au sens large. C’est ainsi qu’il est reprogrammé chaque année pour le plus grand bonheur des Provençaux. Dans un esprit bien à lui, Zik Zac ne se limite pas à son espace géographique : l’événement gagne en popularité depuis ses dernières éditions, au point de se voir octroyer une diffusion intégrale en direct sur Radio Nova l’année dernière.

Vous l’aurez compris, un certain esprit sans frontières plane sur le festival, tant dans la gestion de l’événement que dans la programmation : accès libre et sans public visé d’un côté, artistes internationaux et street art pour la programmation de l’autre, le Zik Zac favorise une culture pour tous dans un Théâtre de Verdure aux allures d’amphithéâtre de la plèbe. Si l’événement est gratuit, il ne perd pas pour autant en qualité et a accueilli au fil des années des groupes aussi connus que General Elektriks, Amadou & Mariam ou Étienne de Crecy, et pointus que Guts ou Hyphen Hyphen. Mais pas de confusion : le panel d’invités est large, et vise autre chose que les artistes tendances à grande renommée. Au menu, également, cette année, des groupes finement choisis en Colombie (La Mambanegra), en Jamaïque (Inna de Yard) ou au Sénégal (Sahad & The Nataal Patchwork), mais aussi de la production locale, à l’instar des rappeurs aixois de La Connaixion, ou encore une gamme de sept street artistes locaux, parmi lesquels le célèbre duo Nikita & Sweo. Trois nuits ardentes se profilent aussi avec un accent placé sur le reggae. Au Zik Zac, on fait comme ça : des soirées qui s’allongent au rythme lancinant du reggae pour se finir en éclat sur la tête d’affiche de la soirée : pour cette édition, les Aixois de French Fuse mixent avec brio les sons du quotidien pour offrir des compositions de qualité, lorsque la troupe de Motivés reprend le micro après vingt ans de pause pour scander cette musique en forme de Chants de lutte, comme titrait leur album. In fine : un show coloré qui excitera tous les sens, entre musique et performances street art menées par l’association Ka Divers.

 

Annabelle Bindl

 

Zik Zac : du 20 au 22/07 au Théâtre de Verdure d’Aix-en-Provence (Avenue Saint-John Perse).
Rens. : 04 42 63 10 11 / www.zikzac.fr

Le programme détaillé du festival Zik Zac ici