Quaisoir > le 26 au Baby
Bonne nouvelle : Guillaume Pervieux a mis en boite le deuxième album de son projet Quaisoir, et les premiers morceaux qui ont filtré augurent d’un très beau disque, avec une production plus ample, des chansons riches d’une intensité émotionnelle jusque-là un peu absente. A Marseille, il est sans doute le seul à conjuguer la subtilité de la langue française avec la qualité d’un songwriting « à l’américaine ». On espère que les retombées médiatiques seront à la hauteur.
Missiles (sortie en octobre sur Roymusic) www.myspace.com/quaisoir2
Birdy Nam Nam > le 27 au Dock des Suds
L’un des concerts du mois. Révélé il y a quatre ans avec d’incendiaires prestations scéniques, le quatuor de turntablists (plutôt hip-hop, donc) a pris en pleine poire la déferlante électro emmenée par Justice, opérant dès lors un virage radical : désormais, il ferait danser les kids. Farci de « bangers », l’album qui en résulte n’est pas très fin, mais on s’en fout : Birdy Nam Nam est un truc de scène, un tsunami sonore et visuel (mur de néons) dont on sort lessivé.
Manual for successful rioting (Jive Epic) www.myspace.com/birdynamnam
Yuksek > le 27 au Dock des Suds
Lui, c’est le mec qui va ouvrir pour Birdy Nam Nam. Normal : il a produit leur nouvel album, c’est un juste retour des choses. Lui, c’est Pierre-Alexandre Busson, l’un des producteurs électro français les plus cotés du moment. Il enchaîne les remixes et les couv’ de magazines, et sort enfin son premier album, plus pop que la plupart des sorties Ed Banger. Pour être franc, ce n’est pas la réussite annoncée. Mais là aussi, on s’en tape : c’est son « live » qui importe.
Away from the sea (Barclay) www.myspace.com/yuksek
Déni Shaïn > le 27 à l’Escale St-Michel (Aubagne)
L’Escale St-Michel accueille parfois des artistes en résidence, comme c’est ici le cas avec ce projet marseillais que l’on ne connaissait pas. On file sur sa page MySpace, pour y découvrir une formation « crossover » (platines, guitare, sax…) réunie autour du dénommé Déni Shaïn (machines). C’est sympa, ça groove, ça tape un peu partout, mais on a un poil l’impression d’avoir entendu ça mille fois. Le concert est gratuit : allez quand même vous dégourdir les jambes.
Defrastructure Ep (Cryptophyte) www.myspace.com/denishain
Sister Iodine > le 27 à l’Embobineuse
Si, comme ma voisine du dessus, vous êtes en phase de dépression à cause du bruit généré par le voisin du dessous, celui avec la perceuse, ne venez pas à ce concert. Vous y croiseriez l’un des étendards de la scène noise française des 90’s, Sister Iodine, un trio culte influencé par la no-wave en général et Sonic Youth en particulier, reformé il y a cinq ans après quelques divagations bruitistes du côté du numérique. Et vous le regretteriez amèrement, très cher.
Flame désastre (Premier Sang) www.sister-iodine.net
Elysian Fields > le 28 à l’espace Doun (Rognes)
Elle chante avec une voix lascive de vénéneuses ballades, sur lesquelles le temps semble ne pas avoir d’emprise. Elle est la sensualité à l’état pur. Il façonne pour elle un écrin sonore fait de noir, de rouge et de bleu, quelques notes de piano, des accords de guitare en apesanteur. Il reste son compagnon de route. Depuis quinze ans, les New-Yorkais d’Elysian Fields incarnent une certaine idée de la classe. Il est formellement interdit de faire l’amour dans la salle.
The afterlife (Vicious Circle) www.elysianmusic.com
Peter Von Poehl > le 28 au Lollipop Store
Il y a trois ans, le premier album de ce songwriter suédois installé en France (où il s’était fait les dents au sein de la clique à Burgalat) nous avait enchantés. Une musique atemporelle à la lisière de la pop et du folk, délicate et finement ouvragée, des chansons mélancoliques et douces. Après avoir bossé avec Delerm (aïe) ou Marie Modiano (sa meuf), Peter Von Poehl revient aujourd’hui avec la suite, et c’est toujours aussi beau. Un showcase gratuit à ne pas rater.
May Day (Tôt ou Tard) www.petervonpoehl.com
Dj Spinna > le 28 au Cabaret Aléatoire
A première vue, Dj Spinna est un ténor des platines comme on en croise souvent à Marseille : il peut jouer hip-hop, funk ou house, il a une grosse collection de disques, etc, etc. Mais il a surtout deux obsessions : Prince et Michaël Jackson. Depuis quelques années, il anime à New York une soirée qui leur est consacrée, exclusivement, jouant classiques et inédits pendant cinq à six heures d’affilée. C’est ce qu’il fera au Cabaret : l’ambiance promet d’être électrique.
www.myspace.com/djspinnafrombrooklyn
Lazybones > le 6 à la Machine à Coudre
Et allez : encore une preuve de la vitalité de la scène punk’n’roll locale. C’est dingue, nous avons ici un vivier de groupes dévastateurs, et pas un seul Francis Zégut ou Philippe Manœuvre pour relayer l’affaire. Bande de papys. Au-delà du fait qu’ils bastonnent dans les règles de l’art, les Lazybones ont pour eux deux atouts : ils sonnent « californien » et peuvent chanter en français. L’album dont ils fêtent ici la sortie pourra-t-il commercialement en bénéficier ?
En attendant l’heure (Turborock/Anticraft) www.myspace.com/lazybones13
Francesco Tristano > le 10 au Théâtre des Salins (Martigues)
On garde le meilleur pour la fin : Francesco Tristano. De lui, les « branchés » savent qu’il est un pianiste de formation classique très porté sur la chose électronique (ses collaborations avec Carl Craig ou Murcof). C’est insuffisant : le jeune homme touche aussi au contemporain, au jazz, à la musique improvisée. Ce soir, il va d’abord jouer un récital classique autour de Bach, et ensuite le revisiter façon piano préparé, avec ordinateur et percussionniste. Un must.
Auricle/Bio/On (InFiné) www.francescotristano.com