Chronique | Irrintzina, le cri de la génération climat de Sandra Blondel et Pascal Hennequin
Le fond de l’air effraie
Le film de Sandra Blondel et Pascal Hennequin Irrintzina – le cri de la génération climat passera encore en 2018 dans de nombreuses salles régionales, faisant retentir le puissant mouvement lancé par Alternatiba sur les questions environnementales.
Alors même que Le Monde — dont la ligne éditoriale n’est franchement pas encline à la décroissance ou l’altermondialisme — affichait récemment à sa une le cri d’alarme de 15 000 scientifiques sur l’état de la planète, soulignant l’irréversibilité prochaine de la destruction environnementale, et pendant que les politiques internationales s’embourbent dans leurs désaccords, il semble aujourd’hui que la question d’un sauvetage pur et simple de l’humanité ne puisse être prise en main que par les seuls citoyens du globe. Le réveil des consciences est déjà acquis, c’est l’organisation collective qui se met désormais en place. L’une des plus belles et importantes initiatives hexagonales reste sans conteste la mobilisation sans précédent et le grand mouvement non-violent pour le climat formé par Alternatiba. Un film retrace aujourd’hui cette expérience unique, dont l’empreinte reste vive : Irrintzina – le cri de la génération climat remplit les salles de France, et rappelle que face à la désinformation des mass media (l’huile de coude — comme le rappelle Noam Chomsky — de l’oligarchie capitaliste), seuls ces films sortis hors des réseaux de l’industrie audiovisuelle permettent d’ouvrir durablement le débat, et de réunir les citoyens autour de sujets vitaux pour notre avenir commun. L’opus revient sur les étapes de cette mobilisation, de Bayonne à Paris, qui a relié de nombreuses villes, au moyen de vélos multiplaces, et fait émerger un grand nombre de villages des alternatives, qui ont désormais leur propre autonomie et développent de multiples actions tout au long de l’année. « Ensemble, nous sommes une force immense » : c’est avec cette profession de foi, comme postulat de départ, qu’un autre monde cherche à se construire, en marge du tout marchand. Le film de Sandra Blondel et Pascal Hennequin continue à être diffusé largement dans les salles régionales, ouvrant les échanges et les expériences : l’occasion pour tous les citoyens de grossir les rangs d’un mouvement dont la force pourrait bel et bien renverser la vapeur. Comme l’a dit Victor Hugo : « L’utopie est la vérité de demain. »
Emmanuel Vigne
Irrintzina, le cri de la génération climat : à voir notamment en janvier au Cinéma Le Méliès (Port-de-Bouc)
Pour en (sa)voir plus : www.irrintzina-le-film.com