Thématique Violences au Gyptis
Résistances éclectiques
Depuis le 28 mars, le cinéma le Gyptis a démarré son nouveau cycle, « Violences », passionnant panorama sur les représentations cinématographiques des injustices vécues par les femmes et les hommes qui peuplent cette terre. Une thématique qui court encore jusqu’au 8 mai, avec de nombreux rendez-vous à la clé.
L’équipe du cinéma le Gyptis de la Belle de Mai ouvre ce printemps 2018 avec un cycle passionnant : l’évocation, via le prisme cinématographique, des si nombreuses brutalités que les peuples du globe subissent face aux gouvernements et autres états policiers qui les assujettissent, des violences faîtes aux femmes, quotidiennement, au sein de toutes couches sociales, de l’agression vécue à nos frontières contre les migrant.e.s venu.e.s en Europe à la recherche d’un minimum de solidarité, enfin de toutes volontés d’une autoproclamée élite d’asservir pour son propre enrichissement tout individu vivant sur cette planète. Face à une thématique malheureusement si large, Juliette Grimont et son équipe nous offrent, comme à l’accoutumée, une programmation parfaitement équilibrée, passionnante et plurielle. À commencer par trois rencontres incontournables : Bania Medbar et l’équipe du film Le Crime des anges (récemment chroniqué dans ces colonnes), l’incontournable cinéaste Serge Bozon qui viendra le 2 mai présenter Madame Hyde, la réalisatrice Christine Seghezzi pour son excellent film Histoires de la Plaine, et l’écrivain-cinéaste-philosophe-journaliste Yannis Youlountas, dont le dernier opus, L’Amour et la révolution — qui vient nous rappeler que non, contrairement aux affirmations des mass médias, la situation grecque est toujours aussi alarmante —, est l’un des films les plus humanistes, universels et libertaires qui soient. Outre la programmation s’inscrivant dans le cadre du Printemps du Film Engagé, citons également la séance de Jusqu’à la garde de Xavier Legrand, en collaboration avec le Planning Familial 13, celle du très beau 5 caméras brisées d’Emad Burnat et Guy Davidi, ou les deux « Soirées sanglantes », séances ludiques et pertinentes, autres reflets des luttes, frisant avec le cinéma de genre.
Emmanuel Vigne