London river - (France/Algérie/Angleterre - 1h28) de Rachid Bouchareb avec Brenda Blethyn, Sotigui Kouyaté…

London river – (France/Algérie/Angleterre – 1h28) de Rachid Bouchareb avec Brenda Blethyn, Sotigui Kouyaté…

London burning

cine-London-river.jpgAu départ, il y a un projet de téléfilm pour Arte que doit réaliser Rachid Bouchareb, tout auréolé du succès de son film Indigènes. A l’arrivée, il y a cette sélection à la Berlinale 2009 où l’un des deux acteurs principaux, Sotigui Kouyaté, remporte un prix d’interprétation. Entre les deux, il y a un film qui résonne par son sujet d’une manière très actuelle. Juillet 2005 : quatre attentats simultanés frappent le cœur de Londres. Bilan : cinquante-six morts. Apprenant le drame à la télévision et n’ayant aucune nouvelle de sa fille qui habite la capitale anglaise, Elisabeth décide de s’y rendre pour dissiper ses inquiétudes. Elle y fait la rencontre d’Ousmane, un père d’origine africaine vivant en France, venu lui aussi retrouver son fils qu’il n’a pas vu depuis de très longues années. Si le sujet paraît intéressant, le traitement qu’en fait Bouchareb s’avère quant à lui plutôt maladroit. Pas de surprise, de contre-pied ; le montage parallèle qui occupe la première partie du film nous dévoile l’inéluctable destin croisé des deux protagonistes. Ici, peu de place pour une quelconque force allusive des images, le pouvoir évocateur du plan et du montage, bref l’intelligence du cinéma que nous aimons. Si les images sont plutôt soignées, elles manquent cruellement de profondeur, le champ se limitant à la toile lisse de l’écran, comme s’il manquait une dimension pour que le film prenne réellement vie. Ne reste alors que l’histoire, cette succession de faits prévisibles, qui fait avancer London river sur les rails d’un cinéma « tout public » semblant privilégier le contenu au détriment de la forme. Desservi par une mise en scène laborieuse, le travail des acteurs n’en demeure pas moins louable, même si on reste tout de même loin des fulgurances du genre. Pas désagréable à regarder, mais pas vraiment excitant non plus, London river nage entre deux eaux.

nas/im

(Sortie le 23/09)