Qui veut gagner des millions ? La volonté de Jean-Claude Gaudin de confier la reconstruction de 34 des 444 écoles primaires marseillaises en procédure de partenariat public-privé (PPP) pour un coût de plus d’un milliard d’euros s’avère farouche. Les oppositions se montrent légitimement nombreuses et particulièrement hétéroclites. Des parents et professeurs affligés au contribuable inquiet, du politique impuissant au professionnel désemparé. Le collectif Marseille contre les PPP, déjà vent debout contre le contrat de partenariat du stade Vélodrome conclu avec une filiale de Bouygues, s’organise depuis l’annonce du plan municipal. Un recours en justice déposé et un projet alternatif étayé qui affirme que le maintien en gestion publique de la rénovation serait 30 % moins onéreux. Trois cents millions d’euros de budget qui pourraient être utilement ventilés sur les quatre cents écoles aux alentours, pas en reste de besoins. Le coût total exorbitant du PPP, financé et géré par les groupes privés du BTP, n’apparaît pas immédiatement dans les comptes publics. C’est toute l’astuce du procédé, d’où le politique tire l’intérêt d’annoncer que les déficits ne s’aggraveraient pas, dans la lignée des préconisations européennes. Pourtant, la très libérale Grande-Bretagne les évite désormais. Le gouvernement a annoncé l’abandon du PPP pour construire des prisons. Mais banco pour les écoles ? Les lacunes de la gestion scolaire marseillaise des mandats Gaudin ne sauraient être comblées par un plan de promoteurs immobiliers. « Après moi, le déluge » n’est pas une politique. Avis aux héritiers.
Victor Léo