Oligarchie : du grec ancien oligarhía, dérivé de olígos (« petit, peu nombreux ») et árkhô (« commander »). Forme de gouvernement où le pouvoir est réservé à un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante.
Les « marcheurs » ont bien appris leur leçon. Interrogés sur la polémique déclenchée par le discours au Palais Bourbon du député insoumis François Ruffin suite au refus de ses « collègues » LREM de débattre d’une proposition de loi sur le handicap à l’école, ils rétorquent tous à grands renforts d’éléments de langage que ce projet de loi (déposé par un député du groupe LR) ne servirait à rien. « Nous avons déjà les lois qu’il nous faut ! », a même expliqué la secrétaire d’État chargée du handicap Sophie Cluzel pour justifier les « manquements » (le mot est faible) de la majorité présidentielle. Le projet, qui avait pourtant fait l’objet de nombreux amendements de le part de quasiment tous les groupes présents à l’Assemblée nationale (à l’exception de LREM et du RN) ne sera même pas discuté. Et ce, malgré une action gouvernementale discutable en matière de handicap (qui avait pourtant été annoncé comme une « priorité nationale » par Emmanuel Macron pendant sa campagne), comme en témoignent les collectifs d’auxiliaires de vie scolaire, maintenus dans la précarité par les nouveaux contrats d’AESH (1).
Au-delà de l’action politique à proprement parler, c’est le comportement des « marcheurs » qui pose question. Dans l’une des vidéos circulant sur le web, on peut voir clairement des députés LREM afficher un sourire narquois, et même rire, pendant l’allocution sincèrement enflammée de Ruffin. Ne se contentant pas de « lever la main en cadence comme des playmobils », mais réglant ainsi leurs pas sur ceux de leur chef, le mépris de classe en bandoulière. Puis, en constatant l’ampleur des dégâts que pourrait causer à leur majorité ce discours qui a fait le tour des réseaux sociaux, se drapant dans une dignité outrée. Allant même jusqu’à traiter le député insoumis de délateur aux « méthodes de voyous », suite à son annonce de publier les noms des votants sur sa page Facebook (2). Ce qu’il a fait, à juste titre, en leur donnant une petite leçon de démocratie au passage : « Si vous souhaitez que vos votes, vos propositions, vos discours restent cachés, il fallait rentrer dans un conseil d’administration d’une grande entreprise. Ici, c’est l’Assemblée. Même si souvent, vous confondez. »
Juste définition de la « start-up nation » ? Ou plus simplement d’une oligarchie ? Espérons que le peuple ne leur pardonnera pas.
CC
Notes
- Sur ce sujet, on vous conseille vivement l’excellent papier de Mathilde Goanec et Manuel Jardinaud paru sur Médiapart le 15 octobre : mediapart.fr/journal/france/151018/handicap-l-ecole-la-majorite-s-enlise-dans-la-polemique[↩]
- facebook.com/FrancoisRuffin80/[↩]