The box – (Etats-Unis – 1h55) de Richard Kelly avec Cameron Diaz, James Marsden…
Boiteux
Après un Donnie Darko prometteur et un Southland Tales affligeant, le dernier opus du jeune réalisateur Richard Kelly, adapté d’une nouvelle fantastique de Richard Matheson (L’homme qui rétrécit, Je suis une légende), était attendu au tournant. Dans les années 70, un couple américain banal doit choisir entre laisser mourir un innocent et laisser passer la chance d’empocher une généreuse somme. La première option nécessite d’actionner un simple bouton entraînant pourtant des conséquences imprévues. Pour Richard Kelly, la vie est une boîte qui en contient d’autres — maison, voiture, lieu de travail — dans lesquelles, bien au chaud, nous ne ressentons ni l’enfermement ni les répercussions de nos actions. Si le film baigne dans un univers lynchien, pour son atmosphère parfois dérangeante, et évoque David Cronenberg, pour son obsession des atteintes au corps (visage ravagé et pied infirme ici), le réalisateur ne se montre malheureusement pas à la hauteur de ses aînés. Passés la reconstitution soignée de l’époque, l’idée originale de la boîte de Pandore et les clins d’œil appréciés à une Amérique de la surveillance, l’ennui accable le spectateur. Entre jeu d’acteur fade et tension dramatique lourdement appuyée par des violons incessants, les bâillements ou les rires moqueurs surviennent rapidement. Reste une morale limpide : tout se paie un jour. Vous n’aurez pas de pourboire, Monsieur Kelly.
Guillaume Arias