Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » au Vidéodrome 2
Play it again, Sam
Jusqu’au 4 novembre, le Videodrome 2 présente son nouveau cycle consacré aux liens étroits qu’entretinrent le cinéma et le jazz, avec la programmation de six films incontournables, mêlant fictions et documentaires.
Qu’elle soit diégétique ou extra-diégétique, la partition musicale reste indissociable du geste cinématographique, même si certains cinéastes — rares — ont tenté de s’en extraire. La question fait l’objet, depuis de nombreuses décennies, de livres, thèses ou documentaires, et ne cesse de se renouveler dans la création contemporaine. Mais s’il est un genre musical qui reste définitivement fixé sur la pellicule, il s’agit sans conteste du jazz. L’un des premiers films parlants, lorsqu’on osa, avec hardiesse, la prise et la restitution du son synchrone, ne fut-il pas Le Chanteur de jazz d’Alan Crosland ? Outre que le jazz et le cinéma traversaient une contemporanéité qui força le mariage, l’un se fit parfois l’écho de l’autre, dans la liberté que le geste offrait. C’est cette tension créatrice qui traversa en l’occurrence les premiers opus de John Cassavetes. C’est dans ce cadre que l’équipe du Videodrome 2 nous offre à voir quelques grandes pages du cinéma qui doit autant à la note improvisée qu’à l’image en mouvement, l’un se nourrissant de l’autre. En six films, la salle du Cours Julien se teintera de noir et de bleu, et nous permettra de (re)voir les magnifiques documentaires de Shirley Clarke (Ornette Coleman : Made In America, film free jazz par excellence) ou John Coney (Space is the place). Sans oublier les chefs d’œuvres de John Cassavetes (Shadows), Otto Preminger (Autopsie d’un meurtre) ou Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud), avec les fameuses improvisations de Miles Davis sur les déambulations nocturnes de Jeanne Moreau.
Emmanuel Vigne
Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » : jusqu’au 4/11 au Vidéodrome 2 (49 Cours Julien, 6e).
Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr
Le programme complet du cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! » ici