Strella – (Grèce – 1h56) de Panos H. Koutras avec Mina Orfanou, Yannis Kokiasmenos…
Hellénique ton père !
Panos H. Koutras s’est rapidement fait un nom dans l’internationale underground en signant en 1999 un film au nom des plus improbables, jugez vous-même : L’attaque de la moussaka géante. Après ce nanar gay insolite, il revient avec Strella, long-métrage plus conventionnel, mais au propos tout aussi audacieux. Un repris de justice, à la recherche de son fils, craque pour un transsexuel qui se prostitue en attendant son opération. Le décor est posé, Almodovar n’a qu’à bien se tenir ! Si la passion des amants est fort bien rendue, sans voyeurisme aucun et avec beaucoup de justesse, le jeune réalisateur grec ne peut s’empêcher de sombrer dans les travers faussement auteuristes. La caméra bouge sans cesse, l’image tremble, les raccords sont souvent déroutants. Malgré cela, la première partie du film est plaisante, fluide et bien rythmée. La suite s’avère malheureusement bien différente. En s’attardant sur les démons intérieurs de ses personnages dans lesquels il puisera l’épilogue de son récit, Koutras alourdit son propos et rallonge inutilement son œuvre. L’enfance, le sexe, l’inceste, la mort… Il était inutile de convoquer l’armada psychanalytique pour convaincre les spectateurs et faire l’éloge de la famille recomposée. Dommage. On gardera tout de même de cette histoire interlope quelques images magnifiques, notamment de l’actrice principale, Mina Orfanou, dont la présence et l’étrange beauté s’offrent comme une version queer de la culture grecque antique.
nas/im