Onde choc

Splash Macadam dévoile une vraie personnalité — sur scène et dans ses titres — à la fois grâce à une immersion brutale dans un rock puissant et une infusion lente d’autres sonorités aux influences multiples. Rencontre.

Splash Macadam, c’est l’histoire de quatre garçons dans le mistral qui ont eu l’idée, il y a trois ans, de se retrouver autour d’un projet commun. Si Vincent, le chanteur et compositeur, et Guillaume, le bassiste, ont démarré l’aventure il y a dix ans environ, il aura fallu des années de travail, de séparations et de rencontres (avec Damien et Robin, respectivement claviériste et batteur) pour trouver l’équilibre parfait et faire du projet un groupe à part entière, à l’identité unique. Les quatre musiciens en symbiose sur scène offrent une prestation brillante, comme si toutes ces années de « latence » avaient enfin permis de faire éclore le son idéal qui les transcende et fait « triper » le public.

Trois d’entre eux vivent en colocation dans un lieu baptisé « le Rancho », qui fait aussi office de studio et de laboratoire d’idées, de projets musicaux ou graphiques, ouverts à d’autres artistes. Ils réalisent aussi leurs clips, contribuant ainsi à offrir un univers visuel sur scène qui fait de chaque concert une performance aux accents psychédéliques.

L’existence de ces jeunes trentenaires est aujourd’hui entièrement consacrée à ce projet, même s’il a nécessité de nombreuses concessions pour aujourd’hui en vivre. Ils multiplient les concerts, les résidences et travaillent sans relâche pour finaliser ce projet, soutenu par le label marseillais Ze BourgeoiZ, tout en restant fidèles à leur idéaux d’artistes.

Splash Macadam affiche des influences post punk ou grunge (Nirvana, Pixies…), mais aussi surf (Beach Boys), l’insouciance en moins, ou new wave. C’est pourquoi, dès les premières notes, on est tout de suite transporté quelques décennies en arrière, comme si on les avait toujours connus, comme si on avait grandi avec eux. Pour autant, les sonorités électroniques du clavier apportent une touche de modernité. Car la petite bande vit avec son temps, parfois influencée par des styles plus « actuels », comme le hip-hop ou l’électro.

Leur musique leur ressemble : une démarche sincère, intègre, parfois délirante. Vincent, qui écrit et compose en anglais, prend son temps, ce qui contraste avec l’énergie déployée sur scène. Ses textes abordent crises d’angoisse et problèmes existentiels, entre autres thèmes pas très gais.

Leur album Saint Wave est prévu pour cet été. On y retrouvera les imparables Dig Up ou Midnight Forever, entre mélodies entêtantes et rythmiques entraînantes. Un son brut qui claque et donne toute sa légitimité au groupe. Splash Macadam ? Pas de la poudre aux yeux, mais de la dynamite pour les oreilles !

Cécile Mathieu

Rens. : www.facebook.com/SplashMacadam

www.zebourgeoiz.com/splash-macadam/