Aux arbres, Etc !

Si le scénario de La Ruée vers l’autre est digne d’un récit de science-fiction loufoque et décalé, sous ses airs retro futuristes saugrenus et son humour un peu boute-en-train, le roman-photo du Collectif Etc invite à penser l’altérité au sens large.

Un groupe de Marseillais en tenue de sport débarque par accident dans un village de Lorraine. L’accident est plus grave que prévu puisqu’en plus d’avoir embouti leur bolide dans un arbre, ils réalisent qu’ils ont fait un saut dans le passé de trente ans. Eux qui pensaient arriver à Marseille pour voir le match France / Mésopotamie sont en fait au Val de Briey, paumés dans une forêt. On les prend pour des « casseurs-cueilleurs », un groupuscule qui deale des baies à des prix exorbitants… Vont-ils réussir à retourner en 2048 ?

Le making-of de ce roman-photo est, lui, digne d’une histoire vraie : un collectif d’architectes venus de Marseille débarque dans une commune en Lorraine — elle aussi étrangement connue sous le nom de Val de Briey — pour réaliser des aménagements dans des espaces publics avec les habitants. Accompagnés de la scénariste Amélie Laval, ils proposent de faire de l’architecture un acte culturel et d’accompagner ce chantier par l’écriture et la réalisation d’un roman-photo. Claude et Roger, qui scient et clouent des planches pour construire une cabane au bord de la rivière, deviennent les personnages principaux de l’histoire. C’est aussi l’occasion pour d’autres personnes, pas super motivées du bricolage, de prendre part au projet, soit en jouant, soit en préparant des costumes… En proposant ce chantier collectif de construction architecturale et fictive, le collectif Etc fait tomber les frontières entre l’acte de dessiner, construire, raconter, jouer… le tout en commun !

MAD

La Ruée vers l’autre d’Amélie Laval (Éditions Hyperville).

Rens. : www.editions.hyperville.fr