L’Interview | Guillaume Meurice
L’Interview
Guillaume Meurice
Avec son groupe The Disruptives, Guillaume Meurice se met « en marche » vers le rock pour porter haut les couleurs de la macronie sur scène. On a profité de son prochain passage à Marseille pour lui poser quelques questions.
La disruption, ques aco ?
C’est un art de vivre en même temps qu’une philosophie. C’est aussi et surtout une manière d’être au monde et une mise à distance du réel pour une meilleure appréhension des enjeux contemporains. Si t’as rien pigé, retourne à ta 8.6 et va cracher du feu ailleurs, sale punk à chien !
Peux-tu nous présenter tes petits camarades des Disruptives ?
Philippe, hipster en freelance, à la basse. Florence, fille du boss d’Universal, à la batterie. Rémi, mélange de poils et de mauvaise foi, à la guitare. Sans oublier Francisco, notre metteur en scène, notre sage, notre patriarche, notre Giscard.
Pourquoi et comment le groupe s’est-il mis « en marche » ?
Tout naturellement. On s’est connu il y a quinze ans à HEC où on formait le collectif « les jeunes avec Jean-Pierre Raffarin ». J’ai moi-même tatoué sur la fesse droite « Win the yes needs the no to win against the no ». On désespérait de revoir une personnalité politique avec autant d’envergure. Et puis est arrivé Emmanuel Macron (que ton nom soit sanctifié, que ton règne dure des siècles et qu’il illumine le monde, que ta grâce… Merde, j’ai joui).
Comment définirais-tu le « rock macroniste » dont vous vous vantez d’être les premiers représentants ?
Vous connaissez le rock contestataire ? Et bien nous, on conteste la contestation !! On fait du rock progressiste ! C’est ça, la vraie rébellion ! L’heure est au groove des premiers de cordée ! N’oubliez pas que dans cash flow, il y a flow !
D’ailleurs, n’est-ce pas un oxymore, cette expression de « rock macroniste » ?
Fais pas ton malin parce que tu connais trois mots de vocabulaire, Ventilo ! Sinon, on te pitche la tronche à grands coups de process en feedback ASAP !
Qu’est-ce qui fait des Disruptives un groupe « swag » ?
Parce que nous, la médiocrité, c’est comme Patrick Bruel avec ses slips, on y est allergiques.
Il paraît que sur scène, vous disposez d’un petit boîtier rouge pour mesurer en temps réel l’opinion du public. Qu’est-ce que ça a donné sur les premières dates ?
C’est un boîtier IPSOS qui nous a été confié par le ministère de l’Intérieur et qui nous donne une mesure précise du taux de satisfaction des spectateurs. Pour l’instant, il est de 137 %. Ceux qui contestent les chiffres peuvent toujours chouiner. Je me fais des infusions avec leurs larmes.
Quels sont les politicien.ne.s les plus — et surtout — les moins rock ?
Le plus rock actuellement est sans aucun doute Benjamin Griveaux. Un jeu de scène sans égal. Un charisme enchanteur. Un charme fou. Dans le dictionnaire, à côté de la définition du mot « perfection », il y a la photo de Benjamin Griveaux. À moins que ce ne soit Nemo… Je les confonds tous les deux…
Le moins rock est certainement François Ruffin. Un mec qui parle sincèrement et qui s’intéresse vraiment aux gens. Ce gros ringard n’a rien pigé à la politique.
Si tu devais disrupter France Inter, comment t’y prendrais-tu ?
Rien de plus facile. Je confie la direction de l’antenne à Cyril Hanouna et la rédaction en chef à Pascal Praud. Les débats sur le voile seront plus festifs avec des plumes dans le cul.
Penses-tu que Jean-Claude Gaudin soit disruptif ? Et si oui, pour quelles raisons ?
Évidemment ! Jean-Claude Gaudin au même titre que Gérard Collomb ou Bouteflika ont par exemple complètement disrupté le végétarisme en devenant eux-mêmes des légumes.
La municipalité tente désespérément de disrupter le centre-ville de Marseille. Pourquoi ça ne prend pas selon toi ?
Ça ne prend pas car cela fait longtemps qu’on aurait dû tout vendre à Vinci. Non seulement le centre-ville mais aussi le littoral. La mer est un concept complètement ringard. C’est le pognon qui doit ruisseler, pas la flotte.
En tant que fin connaisseur de la start-up nation, quels conseils donnerais-tu à un journal de « gauchiasses » comme Ventilo pour upgrader ses résultats ?
Se renommer Le Figaro et toucher des millions d’euros d’aides publiques à la presse tous les ans, en disant que les aides publiques, c’est de la merde !
Propos recueillis par Cynthia Cucchi
Guillaume Meurice & The Disruptives : le 23/11 à l’Espace Julien (39 cours Julien, 6e).
Rens. : www.espace-julien.com
Et aussi le 30/11 au Carré Saint-Maxime (83).
Rens. : www.carre-sainte-maxime.fr
Pour en (sa)voir plus : thedisruptives.com / guillaumemeurice.fr