Demon's Souls - From Software – PS3

Demon's Souls – From Software – PS3

Un jeu dont la difficulté fait débat, y compris au sein de la rédaction.

jeu-demons_souls.jpgBraves joueurs, vous ne savez pas dans quoi vous vous embarquez… Demon’s Souls est un jeu de rôle où baigne une ambiance de « survival-horror » sans pitié sacrément accrocheuse. C’est avec un doux mélange de curiosité et d’orgueil que le joueur découvrira cet univers décharné et glauque. La curiosité le poussera à aller de l’avant dans un monde fantastico-médiéval à l’architecture impitoyablement machiavélique, sourire aux lèvres, avant de se frotter à plus fort que soi. C’est dans ce cadre que l’orgueil prend le relais. Se faire écraser comme une vulgaire mouche explosée sous une tapette, ça n’est guère flatteur pour l’ego. Envoyer ad patres après un âpre combat tous ceux qui auront eu raison de la curiosité imprudente du joueur n’en devient que plus jouissif et gratifiant. Mais attention à ne pas prendre la grosse tête : il y a tant de démons inoubliables que le jeu aura tôt fait de rappeler qui est le patron à la moindre occasion. A noter un mode de jeu en ligne innovant, qui laisse la part belle à l’entraide… ou à un défouloir joueur contre joueur en terrain hostile.

Jonathan Suissa

Demon’s Souls est un père autoritaire mais aimant, fidèle à des valeurs pour certaines surannées. A ses yeux, c’est dans le labeur que le mérite s’obtient. Il évoque l’amour parental : chaque nouvelle étape dans notre lente progression est source de joie béate. Il n’est toutefois pas une passion heureuse : on entretient pour lui des sentiments partagés, entre amour contraint et haine viscérale, qui se meuvent en un désir ambigu et masochiste. La distance et le détachement dont il fait preuve à notre égard nous attirent par magnétisme, mais il peut souvent ne nous offrir qu’adversité et heurts. Demon’s Souls est aussi la chair arrachée au genou d’un enfant, l’apprentissage d’une souffrance que l’on exhibe fièrement. Il est une scarification exutoire, un mal nécessaire. Il est un corps meurtri qui lutte en rééducation, une victoire minime après l’autre. Il se montre asocial mais on le veut pour ami. Il est la solitude qui nous envahit parfois, quand la moindre lueur, une simple main tendue, nous éclaire comme un phare. La vie est à l’image de Demon’s souls.

Sebnec