Les Mystères du Château de Dé de Man Ray © Man Ray 2015 Trust - Adagp

L’été au Mucem

Tenue estivale

 

L’été sera doux au Mucem. Le visiteur y voguera en grand libertaire, mirant les œuvres d’inconnus reconnus, comprenant la grammaire vestimentaire pour s’abandonner dans les fleurs du Fort Saint Jean et de sa programmation estivale poétique et addictive.

 

Plongeons tout d’abord dans les expositions du musée.

Mon nom est personne d’Alexandre Perigot est une installation de 1300 reproductions d’œuvres anonymes installées sur le sol. La visite est empreinte d’une certaine légèreté, la pression liée à la reconnaissance du beau, voire du (re)nom de l’artiste laisse place à la sensation, à l’observation, aux variations qui s’opèrent d’un rectangle à un autre. Le sol recouvert met à mal la sacralité de l’œuvre et cela fait du bien. Une pointe de frustration nous envahit lorsque l’on aimerait savoir, avoir, l’information, le nom, le titre… Il ne faut pas avoir peur de l’inconnu pour vivre cette exposition comme une expérience énigmatique.

À l’extrême opposé, l’exposition Vêtements modèles offre une médiation didactique intense sur l’intemporalité du style à l’ère décriée de la fast fashion. Un point de vue sociétal qui traverse les âges nous embarque à travers objets, photographies, film et documentaires dans l’histoire du vêtement, de sa confection à son caractère iconique : le débardeur, le bleu de travail, le kilt, l’espadrille et le jogging s’incarnent au Fort Saint Jean !

Dans une ambiance plus feutrée, presque intimiste, l’exposition La Flore de A à Z révèle une partie de la collection du Mucem (objets, vêtements, enseignes…) par un abécédaire poétique floral résolument méditerranéen. L’acanthe décore la faïence, les tournesols se font enseigne, les coquelicots s’éprouvent dans le symbolisme de l’après-guerre… La collection s’offre un nouveau champ des possibles !

Le Fort Saint Jean et son esplanade seront aussi le théâtre d’une programmation surprise en plein air en août avec neuf rendez-vous, pensés avec les festivals du territoire et regroupés sous le titre Plan Bis. Le festival Oh les beaux jours ! fera de ce premier week-end un instant militant entre la poésie anti-raciste et anti-colonialiste d’Aimé Césaire lue sur un air d’accordéon, et l’urgence écologique chantée, dansée et mise en scène par Gaël Faure autour de l’œuvre de Giono. Marseille Jazz des Cinq continents prendra la relève avec l’envoûtante, l’immanquable Naïssam Jalal, flûtiste libérée au répertoire multiple, suivie de Sophie Alour, dont la dernière œuvre allie le oud à son jazz épuré. Ajoutons deux notes percutantes : David Walter viendra faire groover le Mucem et un concert dessiné à quatre mains surprendra assurément son monde. Côté cinéma, on prendra une dose de bonheur avec l’univers pastel des Demoiselles de Rochefort, le charme de Latifa, cantatrice passionnée dans Silence… on tourne et les danses télévisuelles « brushinguées » de Hairspray, en partenariat avec le FID et Aflam dans le cadre du Ciné Plein Air de Cinémas du Sud & Tilt.

 

EL

 

  • Alexandre Perigot – Mon nom est personne : jusqu’au 17/08

  • Vêtements modèles et La Flore de A à Z : jusqu’au 6/12

  • L’Orient sonore : du 22/07 au 4/01/2021

  • Plan Bis (musique, cinéma, littérature) : du 12 au 30/08

 

Rens. : 04 84 35 13 13 / www.mucem.org

La programmation complète de Plan Bis ici