La Loi du rêveur © Lou Grenier

La Loi du rêveur de Daniel Pennac

Ivre Virgule | Un livre à consommer sans modération, un vin pour l’accompagner

 

La planète des songes

 

« La lumière, c’est de l’eau ». C’est par cette affirmation que nous plongeons en eaux illuminées de songes dans La Loi du rêveur. Sous l’influence de son affection pour Fellini, Daniel Pennac signe une tendre balade en pays imaginaire.

 

Il Bidone

C’est l’histoire d’une multitude d’histoires traversant plusieurs époques d’une vie. « Auteur espiègle s’amuse à perdre son lecteur » pourrait faire un bon bandeau pour annoncer ce livre. Entre rêves et souvenirs, on se balade. On tombe habilement dans chacun des pièges tendus le long de la ligne imaginaire du réel.

Brodeur d’histoires à coucher dehors, Pennac donne des traits idéaux à un ami inexistant, embauche sa mère comme assistante de Fellini, s’octroie des envies de plongée, affiche fièrement un dessin de ce même Fellini en haut de sa tête de lit d’enfant.

Conteur de moments vécus, l’auteur nous confie des souvenirs de sa vie d’enseignant, des instants de contemplation des enfants de ses enfants, des clins d’œil à un de ses personnages de roman.

La loi du rêveur consiste à s’emparer de la clé des songes. Seul moyen d’avoir de la matière pour écrire le prochain livre d’histoires. Un « rêveur génial », voilà la jolie définition de l’écrivain selon Daniel Pennac.

 

Bloc-notes d’un écrivain

Et Fellini dans tout ça ? Le déclic survient suite à une chute pour changer l’ampoule d’un projecteur, un soir devant Amarcord. Un voyage s’entame pour Pennac, alors dans le coma, dans des désirs d’hommages au réalisateur. Il l’incarne inconsciemment dans le récit d’une mise en scène théâtrale. Le titre de cette dernière ne laisse rien au hasard : Federico Fellini est prêt à recevoir tous ceux qui veulent le voir était le message annoncé dans les journaux par le réalisateur en quête de figurants pour chacun de ses films.

Fellini encore, dans l’hommage au pouvoir des rêves comme matière de travail. Le réalisateur avait pour habitude de noter ses rêves chaque matin dans un carnet. Pennac donne une place de choix aux rêves qui colorent sa mémoire.

 

Amarcord

En dialecte romagnol, Amarcord signifie « Je me souviens ». L’automne est façonné pour être la saison aux souvenirs. Fellini aurait cent ans cette année. L’anniversaire est organisé par l’édition 2020 du Cinemed à Montpellier.

Une grande fête sous la forme d’une rétrospective de l’œuvre du réalisateur y est proposée comme fil rouge du festival de cinéma méditerranéen.

Invité de choix, Daniel Pennac sera évidemment de la fête. Pour assister à sa venue, rendez-vous le dimanche 18 octobre.

Enfin, pour les plus festifs d’entre vous, vos envies de souvenirs felliniens peuvent se couronner en ajoutant une note pétillante. Quoi de mieux qu’une coupe de champagne évidemment baptisé La Cardinale ? Claudia, Federico et les autres sont des personnages joyeux dont les scènes de fête hantent nos rêves les plus baroques.

 

Écrire, raconter, enjoliver la réalité, n’est pas une délicate façon de vieillir ? Daniel Pennac renverse la courbe du temps, la tortille, bref, en fait un joyeux bordel. L’imaginaire au pouvoir contre le temps qui passe ! Fellini est vivant et puisqu’on vous le dit : La lumière, c’est de l’eau !

 

Nadja Grenier

 

Dans les bacs : La Loi du rêveur de Daniel Pennac (Gallimard)

Champagne La Cardinale : en vente au Mazet des Glauges – Odile Waris Caviste (Chemin des Glauges, Eyguières).

Rens. : 04 90 57 18 25 / https://www.champagnewarisetfilles.com

Cinemed : du 16 au 24/10 à Montpellier.

Rens. : https://www.cinemed.tm.fr/