Après de longs mois de confinement culturel, à écumer les internets en quête d’un peu d’art à défaut d’air, après cette si longue attente mêlée d’incertitude et d’angoisse pour l’avenir, la vie culturelle fait enfin sa rentrée — et Ventilo avec. Et si l’on se réjouit bien évidemment de voir fleurir les rendez-vous après cet interminable hiver artistique (comme en témoignent nos agendas), la reprise de notre vie sociale et culturelle ne s’avère pas des plus idylliques. Certes, l’étreinte se desserre peu à peu, on chérit de toutes nos forces ce peu de liberté retrouvée, mais l’incompréhension règne toujours — il faut dire que le mot « cohérence » a perdu toute sa substance au fur et à mesure des annonces gouvernementales depuis le début de la crise sanitaire.
Les jauges imposées depuis le 9 mai n’ont pas permis à tous les acteurs culturels de se joindre à la fête, particulièrement les plus fragiles, ces petits lieux non subventionnés pour lesquels rouvrir avec 35 % de spectateurs revient à vider des caisses déjà asséchées. La deuxième étape du « déconfinement » avec des jauges à 65 % ne suffira peut-être pas à ce qu’ils reprennent leur souffle.
D’où la multiplication des événements en plein air, qui vont hélas se heurter à un nouvel écueil : le désormais fameux « pass sanitaire », prouvant la vaccination ou témoignant d’un test PCR négatif dans les deux jours qui précèdent l’événement. Il s’agira en effet pour les organisateurs de choisir entre restreindre leurs jauges à 1000 spectateurs et résoudre un casse-tête logistique tout bonnement inimaginable.
Quant aux toutes dernières consignes sanitaires publiées par le ministère de la Culture, elles enterrent purement et simplement la Fête de la Musique, qui devra se faire sans concerts impromptus dans la rue, avec des spectateurs assis, et se terminer à 23h. Le sens de la fête…
CC