La Nuit Rouge le 26/02 au Dock des Suds

La Nuit Rouge le 26/02 au Dock des Suds

Modeselektor

Le Dock rave d’outre-Rhin

Modeselektor, Monika Kruse, Techno League, Collektiv Turmstrasse… L’Allemagne semble à l’honneur de la nouvelle édition de la Nuit Rouge, l’évènement techno annuel d’un Dock des Suds devenu insomniaque.

« L’Allemagne, c’est La Mecque de la musique électronique. » Personne ne pourra contredire John Kobalt. Pour ceux qui ne connaissent pas encore : la Nuit Rouge, c’est ce spotlight vert fluo qui forme des cercles au-dessus d’une foule de tout âge, bras en l’air, à la tachycardie rythmée par les BPM lancés depuis l’édifice scénique… quasi-pharaonique. « Ce n’est ni une rave, ni un teknival, ni un club. C’est un évènement dans la continuité de tous ces mouvements, et surtout une belle fête. » John Kobalt fait partie d’une équipe de motivés qui sillonnent les routes européennes, pour tourner un documentaire sur la musique, en premier lieu, mais aussi pour faire des rencontres, trouver des nouveautés… « On tend toujours l’oreille ! » Et l’Europe est généreuse : depuis l’explosion technoïde lancée à Londres à la fin des années 80, de hangars en hangars, l’initiative s’est vite exportée jusqu’en Allemagne dans une déferlante acid-house contagieuse et organisée. « Labels, artistes, agences, tous résident là-bas. Elle nous influence donc toujours, la majeure partie des évènements électro s’y déroulent. » Et l’on retrouve encore de nos jours des traces d’acid-house chez de nombreux artistes. Sur Hyper Hyper, extrait de l’album Happy Birthday du duo berlinois Modeselektor, l’invité Otto Von Schirach (que l’on pourra voir à l’Embobineuse le 26 mars) va même jusqu’à énumérer une vingtaine d’activistes raveurs qui ont traversé les âges, pour un hommage ascensionnel illustrant un désir de retour aux sources, de sensation première, plus diffuse, afin de toucher un large public. N’en déplaise aux puristes, à côté des têtes d’affiches, la Nuit Rouge, c’est aussi et surtout une vingtaine de djs et producteurs qui se disputent platines et laptop sur trois scènes savamment baptisées Vertige, Insolence et Métaphore. « On constitue notre programmation sur des choix personnels, et pas mal de coups de cœur. » Découvert en 2007 avec son Coloured In Memory, quelque part entre James Holden et Nathan Fake, le Canadien Fairmont sera la bulle d’oxygène émotive qui séduira sûrement les amateurs de techno aérienne. Il représente cette nouvelle génération plus influencée par les pérégrinations spatiales d’Autechre et la B.O. de Twin Peaks que par la trance pure et dure, et vient d’ailleurs de sortir l’EP 3 Cities sur Traum Schallplatten, un label… allemand. « Mais n’oublions pas la venue de Dj Rush de Chicago et saluons les artistes de Détroit… Je pense qu’une belle histoire s’écrit à plusieurs. »

Jordan Saïsset

La Nuit Rouge : le 26/02 au Dock des Suds (12 Rue Urbain V, 2e). Rens. 04 91 99 00 00 / www.dock-des-suds.org