Série Cosmic Solitude d’Yulia Grigoryants

Festival Photo Marseille

Optiques de ville

 

Vingt et un lieux, quarante évènements, cent photographes : le ton du Festival Photo Marseille 2021 est donné ! Christophe Asso, fondateur et directeur de l’événement, nous donne un aperçu du programme et de ses souhaits.

 

 

Le festival a démarré il y a quelques jours, au cœur du parc Maison Blanche. « L’idée sur cette exposition est de déambuler dans le parc, de se laisser aller, explique Christophe Asso, un mode de visite qui colle bien au travail des lauréats. » Le Prix Maison Blanche récompense depuis plusieurs années de jeunes photographes émergents. Derrière cette initiative, l’association Les Asso(s), organisatrice du festival, la mairie des 9e et 10e arrondissements de Marseille (la fameuse Maison Blanche) et les éditions Le Bec en l’air, qui ont lancé un appel à candidatures. Cinq lauréats sont exposés dans ce que Christophe Asso estime être « l’un des plus beaux parcs de Marseille ». L’an dernier, les murs extérieurs avaient été exploités, rendant ainsi les photos visibles par tous depuis la route ; il fallait bien trouver des solutions pour que le festival puisse avoir lieu malgré un contexte sanitaire complexe !

L’édition 2021 peut d’ailleurs sonner comme une victoire : « Nous étions dans l’incertitude de savoir comment cela allait se passer, notamment concernant l’exposition de l’invité d’honneur Éric Bourret, pour laquelle on déploie beaucoup d’énergie et de moyens. Mais il semblerait que l’on puisse inaugurer comme imaginé ! » Bien que Christophe estime les temps forts subjectifs, on peut parler d’événement majeur avec cette exposition qui se tiendra jusqu’à fin janvier à la Vieille Charité. « Près de 600 m² de lieux d’exposition, c’est un privilège ! » L’exposition Flux propose d’arpenter monde et nature vive, des sommets himalayens aux littoraux méditerranéens.

Depuis ses débuts, le festival a gagné et perdu certains lieux. Aujourd’hui, la diversité des endroits permet la variété des publics visés. Le festival a pris de l’ampleur au fil du temps et est aujourd’hui identifié, notamment en termes de temporalité : « Certes, il dure sur plusieurs semaines, mais le fait que les expos ne démarrent et ne finissent pas toutes en même temps permet de garder un dynamisme, analyse Christophe, avant de préciser : Ma volonté est de ne pas être dans une manifestation trop élitiste. »

Cette année encore, un partenariat a été passé avec les Hôpitaux de Marseille et une résidence de plusieurs photographes amateurs se tiendra à l’hôpital (Timone et Conception) les 30 et 31 octobre. « Il y a une curiosité pour l’hôpital depuis un an et demi, amplifiée par le contexte sanitaire. Le but est que les expos profitent à tous : visiteurs, personnels, patients. »

La curiosité est sans doute un des fils rouges de ce festival depuis qu’il existe. Cette année, Christophe regrette juste de ne pas avoir pu organiser sa manifestation exactement comme il l’aurait souhaité et espère pouvoir davantage amener la photographie dans l’espace urbain lors des prochaines éditions. On tient le pari !

 

Charlotte Lazarewicz

 

Festival Photo Marseille : jusqu’au 19/12 à Marseille.

Rens. : www.photo-marseille.com/

Le programme complet du festival Photo Marseille ici

 


Meeting Sofie de Snezhana von Buedingen

« Avec ma série Meeting Sofie, je veux montrer le beauté d’être différent et ainsi contribuer à une acceptation, une intégration et un amour plus profond entre nous, les humains » : voici comment la photographe russe Snezhana von Buedingen, lauréate et premier Prix Maison Blanche, définie sa série Meeting Sofie (voir couverture du Ventilo 452 précédent). Elle a suivi la jeune fille atteinte de trisomie 21 dans son quotidien à la campagne. Elle y tisse une narration poignante et puise une force esthétique dans des décors qui rappellent les peintures de Vermeer.

dB

> Jusqu’au 28/11 dans le parc Maison Blanche (150 avenue Paul Claudel, 9e)

 

 

 

 

 

Les Friches Rio Tinto à l’Estaque, Marseille de Lara Almarcegui

Avec sa série sur d’anciennes carrières en friche au-dessus de l’Estaque, Lara Almarcegui recrée du paysage. Ses prises de vues documentent le résultat de plus d’un siècle d’activités : failles, voies d’accès, excavation, autant de stigmates laissés par l’exploitation et les engins qui, comme l’érosion naturelle, imprime la roche et refaçonne l’horizon à marche forcée. Il en résulte un paysage massif de strates et vallons, presque lunaire, évocateur de récits.

dB

> Jusqu’au 16/01/2022 au FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur (20 boulevard de Dunkerque, 2e)