Roméo et Juliette par la Cie Chatôt-Vouyoucas

Roméo et Juliette par la Cie Chatôt-Vouyoucas

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Shakespeare not in love

En transposant Roméo et Juliette pendant la seconde guerre mondiale, Françoise Chatôt propose une énième adaptation du chef d’œuvre anglais qui ne sort pas du lot, malgré les touches personnelles apportées à la mise en scène.

Ce n’est plus le Vérone du XVIe siècle qui accueille l’histoire d’amour la plus connue au monde, mais une ville en pleine seconde guerre mondiale. Une manière de mettre davantage en avant l’urgence de cette love story d’après Françoise Chatôt (cf. son interview in Ventilo #276). Choix discutable : excepté le vacarme des avions et des bombes en bruit de fond, cette toile de fond n’amène rien au déroulement de l’histoire. Même remarque pour les airs d’opéra de Monteverdi, incrustés dans la mise en scène.
Ce n’est pourtant pas le point noir de cette adaptation de l’œuvre de Shakespeare, mais son interprétation. L’auteur anglais narre une histoire d’amour passionnée, émaillée de violence, de meurtres, de vengeance. Tout est dans l’excès, du début à la fin, la difficulté consistant à restituer ce maelström d’émotions au public. Or, le jeu des acteurs s’avère inégal. Le démarrage est laborieux, nos Roméo et Juliette sonnent faux. L’alchimie entre les deux comédiens rattrape heureusement un peu les choses. Le rôle de la nourrice, sensé être comique, finit par lasser à force de répétitions. Reste le duo Benvolio/Mercutio qui, lui, fonctionne à merveille et provoque les rires sans efforts. A regretter tout de même les morts de Mercutio et Tybalt, un peu trop lisses. Finalement, le parti pris d’avoir respecté à la lettre le texte original de Shakespeare se révèle le meilleur choix d’une adaptation sans grande ampleur.

Texte : Aleen Orain
Photo : Mathieu Bonfils

Roméo et Juliette par la Cie Chatôt-Vouyoucas : jusqu’au 2/04 au Théâtre Gyptis (136 rue Loubon, 3e).
Rens. 04 91 11 00 91 / www.theatregyptis.com