Kami Octet
Le guitariste Pascal Charrier remonte son Kami Octet pour un répertoire concerné comme on les aime. Le fait est que cet insatiable créatif, qui a depuis longtemps navigué loin des eaux conventionnelles du jazz, est aussi un féru d’histoire sociale. Et il sait de quel côté de la barricade il se trouve. Le bon. Celui du prolétariat. Sans frontières évidemment. La note d’intention de la création fait référence à Une histoire populaire des États-Unis de Howard Zinn, à Black America de Caroline Rolland-Diamond et à The Souls of Black Folks de W.E.B. Dubois. Question lutte des classes, ça en impose. La formation de huit musiciens marche évidemment dans les traces indélébiles des orchestres de Charlie Haden et de Carla Bley, dont l’excellence musicale le disputait à de réels engagements militants. Et, quant à abolir les frontières, Kami Octet cherche aussi à annuler la séparation du public et des musicien.n.e.s, à travers des concerts qui s’annoncent comme de véritables performances musicales, poétiques et sociales. Soulignons la présence, dans la formation, de deux artistes expérimentatrices de référence dans la région : Émilie Lesbros, au chant et à la narration, devrait être plus punk que jamais, cependant que, à la contrebasse, Leïla Soldevilla se plaira à faire trembler les murs de l’édifice. Du jazz de lutte donc. C’est vraiment classe.
LD