Festival Tendance Clown #6
C’est bon pour le moral
Sixième édition de Tendance Clown, le festival piloté par le Daki Ling et consacré au genre éponyme. L’occasion de découvrir que le clown a plus d’un nez rouge dans sa besace.
Six compagnies venues des six coins de l’Europe pour la sixième édition : 666, c’est sans doute un festival diabolique. Quatre dates en rue, quatre arrondissements différents, quatre mois de franche rigolade : 444, c’est sans doute un festival de comptabilité. Raté, c’est le retour du festival Tendance Clown, qui n’en finit pas de compter les (fous) rires tombés dans son escarcelle. Comme d’habitude aux commandes, le Daki Ling s’est associé cette année avec le Merlan et le Théâtre NoNo, reprenant la formule « intérieur-extérieur » qui a fait son succès. Outre les scènes du Jardin des Muses, du Merlan et du NoNo, la rue sera ainsi investie par les artistes (parvis de l’Atelier des Arts, cours Julien, parc Longchamp, Kiosque à Musique de la Canebière). La programmation mélange quant à elle et comme de coutume quelques habitués, des valeurs sûres et des découvertes.
En préfiguration du festival le week-end dernier, Renaud Cojo rendait hommage à Ziggy Stardust, à travers une réflexion sur la schizophrénie. En ouverture, Jos Houben décortiquera quant à lui l’art de faire rire en exposant brillamment sa science lors d’une conférence illustrée, où sa gestuelle parfaitement maîtrisée se mettra au service d’un propos juste et drôle. Séduction tragique et amour clash avec Véronique Tuaillon, alias Rosalie. Rosalie rêve d’amour. Mais ses prétendants n’ont pas l’air de bien supporter sa carte du tendre, ses contorsions et autres facéties.
Peter Shub est un drôle de poète, magicien, mime, humoriste, comédien : un clown au grand complet. Il parle de lui, de ses peurs, de ses déceptions et des destins de nos objets quotidiens.
Le Cabaret Clown Sans Frontières, ou « comment soigner ses bobos par le rire quand on a plus d’espoir », joindra quant à lui l’utile à l’agréable. Souhaitons de ne pas mourir de rire ! (Quoique…)
Attention ! Ça glisse avec I Fratelli Caproni et leur spectacle tragi-comique, mélancolico-euphorique, illusionno-véridique et gago-réaliste Attento si scivola.
Après avoir mené un Master Class en 2010, l’Ecole du Samovar envoie cette année plusieurs bizuts en première ou deuxième partie de soirée.
Côté rue, Tony Clifton présentera à nouveau son Père Noël cruel, une belle désillusion pour ceux qui y croyaient encore, un moment déjanté pour les autres. La Chouing et ses deux frères mettront quant à eux tout en œuvre pour trouver des épouses dans l’assistance. Leur technique de drague, potache, est un peu salissante, mais pleine de tendresse. Mesdemoiselles, à vous de juger !
Et tandis que les Batteurs de Pavés présenteront L’épopée du petit pays, un conte en deux parties où l’amour triomphera de tous les coups du sort, l’Escarlata Circus posera son théâtre ambulant sur le Kiosque de la Canebière pour nous faire vivre de périlleux et tendres instants de cirque forain, défiant l’équilibre extrême et routinier de la vie.
Les NoNos clôtureront le festival avec leur presque déjà célèbre dîner cabaret, mêlant joyeusement musique, danse, travestissements et sketches. C’est bon pour les yeux, c’est bon pour les papilles. C’est bon pour le moral !
Yves Bouyx
Festival Tendance Clown #6 : du 30/04 au 26/05 à Marseille.
Renseignements/Réservations au Daki Ling : 04 91 33 45 14 / reservation@dakiling.com / www.dakiling.com
Sauf :
Renaud Cojo : Réservations auprès du Merlan : 04 91 11 19 20 / www.lemerlan.org
Cabaret NoNo : Préventes au Waaw (17 Rue Pastoret, 6e) et sur www.espaceculture.net