Printemps du Film engagé
Toiles de fond
Le printemps. Un air de liberté, de renouveau, de joie aussi, comme une bonne grande respiration, dans un contexte actuel de luttes à tout niveaux pourtant sans précédent. Pour sa sixième édition, le Printemps du Film Engagé choisit de nous mobiliser de manière soudée, à travers une question inévitable : comment faire collectif ?
Dans un quotidien complètement chamboulé par de nouvelles restrictions sanitaires mais surtout sociales, les enjeux et combats politiques, sociaux ou environnementaux mis à l’honneur lors de la précédente édition en 2020 méritent plus que jamais de résonner à nouveau, pour penser et militer ensemble. Avec pour la première fois une année blanche suite au Covid-19, l’équipe de programmation du Printemps du Film Engagé met un point d’honneur à la thématique cruciale du collectif, sans lequel aucune lutte ne serait assez forte pour contrer un système capitaliste, autoritaire et qui plus est autodestructeur. Bref, dans un monde où tout fout le camp.
Pour attirer un public large, le collectif du festival — principalement constitué de citoyens, enseignants, journalistes, chercheurs, et surtout militants — promet, le temps d’une semaine, une sélection pointue de séances variées, marrainée par Mathilde Larrère, historienne spécialisée dans les mouvements révolutionnaires en France. Au cours d’une soirée, un film précédé d’un court et suivi d’une rencontre permettra à tous les participant.e.s de se questionner ensemble sur des problématiques essentielles, dans lesquelles chacun.e.s a son rôle à prendre.
Le fabuleux documentaire de Régis Sauder En Nous ouvrira le bal le 18 mars au Gyptis. Présentée par le réalisateur et les protagonistes, cette avant-première donnera carte blanche aux jeunes du film qui, à l’écran, donnent à voir une vision particulièrement positive de leurs parcours, mettant à l’honneur les services publics qui les accompagnent dans leur construction. Cet engagement de la jeunesse pourra résonner de nouveau lors de la séance du 21 mars aux Variétés, avec un documentaire à visée écologique, I Am Greta. Le débat sera animé par des collégien.ne.s, lycéen.ne.s ainsi que des militant.e.s des mouvements Youth For Climate et Extinction Rebellion.
Parce que l’information est un droit et une question brûlante dans des sociétés ultra-médiatisées, deux films poseront la question de la liberté et de la concentration des médias, d’autant plus intéressante à l’approche des élections. Media Crash: qui a tué le débat public ? dénonce la désinformation et la fabrique de l’opinion par les médias dominants. La séance diffusée au Gyptis le 19 mars sera suivie d’un débat avec des journalistes de Médiapart et du Ravi. Le 26 mars à l’Alhambra, Hacking Justice reviendra sur l’affaire Assange et le vol de documents militaires confidentiels dénonçant des crimes de guerre.
La défense du territoire aura elle aussi toute sa place, à travers Minga voix de résistance le 22 mars à la Casa Consolat ou La Bataille de la Plaine le 23 mars à l’Alcazar. Comment s’organisent les communautés pour protéger leurs espaces vitaux ? Quelles sont les alternatives et solutions face à la destruction de nos zones d’ancrage ? L’enjeu de la lutte collective et locale exploré à différentes échelles, de l’Amérique Latine à Marseille, analysé au cours d’échanges avec géographes, politistes, sociologues et réalisateur.ice.s des films.
Et pour le reste ? Une carte blanche au Vidéodrome sur les soixante ans de la Guerre d’Algérie, avec à la clé le sublime film de Godard Le Petit Soldat, en version 35mm, censuré à sa sortie et qui fait écho aux problématiques de décolonisation actuelles, le 24 mars. Retour à Reims le 25 mars à La Baleine, une adaptation du récit de Didier Eribond qui retrace le douloureux parcours des ouvriers en France au début des années 50, pour donner un nouvel accès à une œuvre originale complexe et garder en mémoire une lutte de classe permanente. Une fiction chef-d’œuvre tout public de 1926 en ciné-concert, Le Mécano de la General, accompagnée du Philarmonique de la Roquette. Une histoire d’amour originale et d’un humour exquis, dans une Amérique en pleine guerre de Sécession, suivie d’un débat philo pour les enfants, le 20 mars au Gyptis. Et en première partie de chaque film, un court-métrage de Primitivi, notre télé locale engagée !
Parce qu’il est complètement indépendant, non subventionné et organisé surtout par une bande de passionnés, le festival espère plus que jamais rassembler autour de cette édition tous ceux qui voudront participer à un éveil collectif des consciences, lutter joyeusement, solidairement et efficacement pour un monde plus juste. Aussi, vous pourrez trouver à chaque séance un espace de restauration, pour soutenir les organisateurs et prolonger les échanges !
Hermine Roquet Montégon
Printemps du Film engagé : du 18 au 26/03 à Marseille.
Rens. : printempsfilmengage.fr
Le programme complet du Printemps du Film engagé ici