Pingouin (Discours amoureux) par La Tête Noire
De ses paroles sans doute insufflées par son intérêt pour certains fragments de Roland Barthes, Sarah Carré fait de son texte le jeu de l’amour et d’Abélard, un personnage pétri d’ambitions bien codifiées et propres aux siècles derniers, et entiché d’Amazone, qui se voudrait libérée des dogmes très silencieux mais néanmoins trop aliénants des mœurs, que d’aucuns diraient bonnes. Démantèlement de l’amour mais avec amour, la comédie se destine de prime abord au public jeune. L’humour et le propos trouvent les mots pour se heurter aux indicibles et attaquer les tabous, non sur les relations entre pingouins, mais plutôt sur celles entre les genres et les normes. Contre les injonctions, pour l’affranchissement des mots, des sentiments et des désirs, la pièce espiègle aux allures puériles ne serait peut-être pas si naïve, puisqu’elle semble réaliser ce tour de force de discuter de nos expériences si complexes, si personnelles, si intimes, avec la légèreté toujours déconcertante qu’arborent si souvent les enfants.
MD
> Les 20 & 21/05 à la Friche La Belle de Mai (3e)
Rens. : http://www.theatremassalia.com