Focus sur les Ateliers du Tragos + Ahmed et le bâton pensant au Toursky
Audition de clowns masqués, vous avez bien entendu !
Tragos, en grec, a donné tragédie, et le théâtre a commencé masqué. Ainsi naquirent les Ateliers du Tragos, formation professionnelle de comédiens du théâtre Marie-Jeanne, dédiée aux formes multiples de cet art.
Depuis quelques années, le théâtre Marie-Jeanne et la compagnie résidente Sam Harkand créent des spectacles de clowns, de masques et de marionnettes. En parallèle, Patrick Rabier, principal protagoniste de cette aventure, forme aux techniques du jeu masqué, du bouffon, de la marionnette et du cabaret, lors de stages de courte durée. Suite à une demande forte de comédiens, et constatant qu’il n’existait pas vraiment de liens entre ces différents domaines, ni de lieu où les réunir, Patrick Rabier décide, il y a trois ans, de monter les Ateliers du Tragos, une formation professionnelle regroupant l’ensemble de ces disciplines. Il invente, en quelque sorte, l’école qu’il avait cherchée en vain. L’idée est donc d’approfondir ces formations ponctuelles et de transmettre tous les savoir-faire nécessaires pour travailler dans un milieu où la polyvalence est devenue indispensable. Ainsi, les élèves apprennent non seulement le théâtre, orienté vers le jeu masqué, le clown… mais aussi l’histoire générale du théâtre, la mise en scène, le chant ou encore la danse. Ils participent également à la fabrication des décors, des costumes et des masques, guidés par différents intervenants.
Hormis la prestigieuse école parisienne de Jacques Lecoq, les Atelier du Tragos n’ont pas vraiment d’équivalent en France. Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’origine des élèves venus des six coins de l’hexagone, voire de toute l’Europe. La formation dure un an (l’envie de passer à deux années ne manque pas, juste les moyens), se compose d’un groupe de douze personnes maximum et s’adresse à des comédiens amateurs ou confirmés, ayant une recherche personnelle tournée vers les disciplines enseignées et l’envie d’évoluer pendant un an au sein d’un groupe qui s’enrichira des expériences de chacun.
Pour clore l’année « scolaire », l’équipe met en scène un spectacle présenté au Théâtre Toursky. Cette fois, on jouait Ahmed et le bâton pensant, une version moderne des Fourberies de Scapin, inspirée du texte du philosophe Alain Badiou Ahmed le subtil. C’était le 17 mai, donc c’est trop tard pour y assister. Mais il est encore temps de postuler aux auditions pour la rentrée prochaine, qui auront lieu le lundi 13 juin, en contactant le théâtre.
Du 13 juin à 2013, il n’y a qu’un pas. Alors, en 2013, il se passe quoi au Théâtre Marie-Jeanne ? Une tentative de dépôt de dossier, des interlocuteurs pas très coopératifs, et finalement un abandon. « On ne sent pas soutenu, menés en bateau, et finalement la dernière roue du carrosse. Les choses sont faites à l’envers, car avant de proposer des spectacles, il faudrait penser avec le public et les lieux existants, en s’appuyant sur les forces vives, les ressources locales et les quartiers. Le projet proposé n’est pas cohérent. Où sont les priorités culturelles ? En tout cas, on présentera quelque chose pour participer à l’évènement, mais on finira sans doute dans le Off ! »
Yves Bouyx
Ahmed et le bâton pensant était présenté au Toursky le 17/05.
Rens. Théâtre Marie-Jeanne (56 rue Berlioz, 6e) : 04 96 12 62 91 / www.theatre-mariejeanne.com