Michèle Maurin, Elisabeth Towns et Matthias Olmeta – Empreintes singulières à la galerie Detaille

Michèle Maurin, Elisabeth Towns et Matthias Olmeta – Empreintes singulières à la galerie Detaille

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Temps de pause

Bien qu’ouverte depuis peu, la galerie Detaille confirme la justesse de ses choix en matière de photographie, son domaine de prédilection. L’exposition Empreintes singulières rassemble plusieurs artistes dont les œuvres se distinguent notamment grâce à la manière dont elles sont produites. Une exploration étonnante du médium, où chacun des exposants se joue des contraintes pour en faire un atout. Un exercice de style réussi.

Empreintes singulières réunit trois artistes qui ont pour point commun d’explorer la pratique de la photographie en ayant recours à des techniques anciennes. Matthias Olmeta dévoile des images représentant des mandalas inspirés des coutumes bouddhistes, ainsi qu’une série de portraits au fil desquels apparaissent des visages d’enfants fantomatiques, dont le temps de pose inhabituel déforme les traits. De jeunes personnages qui, malgré les imperfections induites naturellement par le procédé de l’ambrotype, surprennent par leur présence. L’Ivoirienne Michèle Maurin a quant à elle photographié des paysages urbains ou sauvages, avant de développer ses clichés en les agrémentant de virages aux métaux précieux ou produits chimiques, qui teintent les images de nuances inédites. Enfin, Elisabeth Towns immortalise le plus souvent des parties du paysage grâce à la technique du sténopé, dispositif aussi ancien que rudimentaire. Elle se sert pour cela de boîtes rondes (exposées elles aussi à la galerie) et en extrait des images distordues, étranges, qui se jouent de nos perceptions, de ce que nous croyons savoir du monde environnant. Les champs, les rivières, y apparaissent d’autant plus poétiques, dans une œuvre qui fait référence aux plus lointaines origines de la photographie. En faisant le choix de présenter au public une telle exposition, la galerie rend hommage à sa propre histoire, intimement liée à celle de Fernand Detaille, qui lui a donné son nom, photographe de renom et proche du légendaire Nadar au XIXe siècle. Ce faisant, elle nous convie à un véritable retour aux sources, où il n’est question que de photographie, un genre qui, lorsqu’il est de qualité, peut vaincre le temps.

Texte : Juliette Pesce
Photographies de Michèle Maurin

Michèle Maurin, Elisabeth Towns et Matthias Olmeta – Empreintes singulières : jusqu’au 28/05 à la galerie Detaille (5 rue Marius Jauffre, 8e). Rens. 04 91 53 43 46 / www.detaille-photo.fr