Gary Shteyngart – Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russes (Points)
Gary Shteyngart est le produit détonant d’identités qui pèsent chacune leur poids de névroses : il est juif, Russe et New-Yorkais. On imagine alors les casseroles que traîne derrière lui son héros Vladimir Grishkin, dont nous faisons la connaissance en 1993, le jour de ses vingt-cinq ans… (lire la suite)
Gary Shteyngart est le produit détonant d’identités qui pèsent chacune leur poids de névroses : il est juif, Russe et New-Yorkais. On imagine alors les casseroles que traîne derrière lui son héros Vladimir Grishkin, dont nous faisons la connaissance en 1993, le jour de ses vingt-cinq ans. Entre sa copine lourdaude et dépressive qui bosse comme « dominante » dans une antre à flagellation de Chelsea, un rouquin graisseux et déglingué en guise de meilleur ami, les clients difficiles de l’association pour l’insertion des immigrants où il travaille et, bien sûr, une mère dont l’amour représente un écrasant fardeau, difficile pour lui de se sentir plus qu’un « réfugié » dans une société américaine impitoyable. Heureusement, sa ruse, son relativisme et son imagination vont l’aider à se sortir d’invraisemblables et hilarantes mésaventures. Obligé de fuir l’Amérique pour échapper à un Mafieux gay, sa devise « Tire toi tant que tu peux et par n’importe quel moyen » va le conduire dans une capitale d’Europe de l’Est qui ressemble à s’y méprendre à Prague, où il va mener un florissant business d’arnaque des expats. En piochant dans le pire des deux mondes, ce magnifique outsider nous offre une formidable et bien réjouissante leçon de vie à l’usage de tous.
MG