Cyril Pedrosa Portugal (Dupuis)
Deux ans d’absence pour finaliser un projet ambitieux, long, porteur de choix et de sens… On sait que la mode actuelle en BD est à l’autobiographie, qui offre son lot d’ouvrages aussi égocentriques que nullissimes. Et pourtant, il arrive que certains auteurs — dont Pedrosa — fassent franchir un palier au genre. D’un point de vue graphique d’abord : ici, les options s’appliquent à enrichir le propos, sans jamais prendre le pas sur le récit. Les couleurs, les écarts de structuration au sein même d’une case font toujours sens avec cette transmission de l’intime. Portugal dégage aussi sa force de la qualité de ses dialogues ; l’écriture quasi cinématographique de chaque réplique fait mouche (on pense au duo Bacri/Jaoui). Le récit se poursuit sans encombre, plaisant, furtif, grave, sincère. Et on a envie de le suivre encore longtemps après la dernière page…
LV