Los Viejos Soldados de Jorge Sanjinés

Rencontres du Cinéma sud-américain

Pari latino

 

Du 5 au 14 mai, l’association ASPAS nous convie à la vingt-cinquième édition des Rencontres du Cinéma sud-américain : un beau panorama de la richesse cinématographique de ce continent, toujours trop invisible dans nos salles hexagonales.

 

 

Malgré une faible représentation en salles, les cinématographies d’Amérique Latine persistent à creuser un sillon créatif des plus passionnants, révélant avec force les enjeux des sociétés et des individus au sein d’un continent qui a su dans son histoire donner tout son sens au mot Luttes. Si les attentions géopolitiques internationales sont actuellement tournées vers d’autres points du globe (l’Ukraine, Taïwan, le Moyen-Orient…), l’Amérique du Sud continue à subir le joug d’une emprise états-unienne permanente, oscillant entre affrontement et émancipation, dont se fait parfois écho le cinéma lui-même. Si quelques opus nous parviennent régulièrement dans les salles obscures (récemment encore Chili 1976Los Reyes del Mundo ou Tengo sueños eléctricos), force est de constater qu’ils sont loin d’embrasser toute la richesse de la production sud-américaine. Bienheureusement, au cœur de la cité phocéenne, un événement vient à point nommé combler ce vide : la vingt-cinquième édition des Rencontres du Cinéma Sud-Américain nous offrira l’occasion, du 5 au 14 mai au cinéma Les Variétés, de découvertes précieuses, avec neuf pays représentés, de la Bolivie à Cuba, en passant par l’Argentine, le Venezuela, le Pérou, le Brésil, le Chili, le Mexique et la Colombie. À commencer par les sept films sélectionnés cette année dans la compétition officielle. Los Viejos Soldados de Jorge Sanjinés ouvrira le bal, en présence de la comédienne bolivienne Valquiria de la Rocha : le réalisateur du Chant des oiseaux nous plonge ici au cœur d’une page particulièrement sanglante de l’histoire du pays, lors des guerres du chaco des années 30. Autre belle surprise, le film d’animation du cinéaste cubain Ernesto Piña, La Súper, qui vient confirmer la belle dynamique du genre, dont s’empare désormais un nombre croissant de réalisateurs, dans un souci d’illustrer avec puissance les réalités sociales contemporaines. Suivront Reloj Soledad de César González, accompagné de l’actrice Nadine Cifre, qui suit les pas d’une employée de maintenance d’une imprimerie argentine, le documentaire Servidao/Esclavage de Renato Barbieri, sur le travail des esclaves contemporains en Amazonie brésilienne, Estacion Catorce de la mexicaine Diana Cardozo, Siete Perros de Rodrigo Guerrero ou Natalia, Natalia de Juan Bautista Stagnaro, séance qui sera suivie d’un échange avec le réalisateur. L’équipe organisatrice, Solidarité Provence – Amérique du Sud (ASPAS), complètera cette programmation avec la projection, hors compétition, du beau film franco-chilien de Samuel Laurent Xu, Au nom de tous mes frères, qui s’appuie sur les carnets de Nadine Loubet, en lutte contre les injustices et les disparitions lors de la dictature chilienne du Général Pinochet et de la junte militaire. Enfin, près d’une douzaine de courts métrages passionnants viendront compléter cette jolie édition, d’Un niño solo de Miguel Garcés à Hora Petrolera d’Emilio Braojos, en passant par La Campaña d’Eduardo del Llano Rodríguez, Polvo de montaña de Marlén Ríos-Farjat ou Bebé de Cristina Sánchez Salamanca.

 

Emmanuel Vigne

 

Rencontres du Cinéma sud-américain : du 5 au 14/05 au Cinéma Les Variétés (37 rue Vincent Scotto, 1er).

Rens. : https://cinesudaspas.org

Le programme complet des Rencontres du Cinéma sud-américain ici