Sur les pavés le rock | L’été oreillé
Quelle meilleure préparation à un été de festivals que de se vriller les tympans à l’offre pléthorique de la scène rock marseillaise pour la Fête de la Musique ?
L’été, c’est bien connu, c’est la saison des festivals. Et la meilleure préparation à cette orgie de culture, c’est la Fête de la Musique ! Oui, la « Saint Jack Lang », ce premier jour de l’été où tout le monde, en théorie, peut sortir son instrument du placard pour se produire sur un bout de trottoir. Bon, quand bien même on aura revu avec plaisir des collègues journalistes ressortir batterie et guitare devant l’église de Notre-Dame-du-Mont, depuis longtemps, cette fête populaire a troqué les musiciens en chair et en os pour des sound-systems anomiques accompagnant du mauvais rhum et des merguez à l’essence. Mais, à Marseille, il reste quelques îlots de résistance. Outre les vétérans de la Maison Hantée et tandis que Catalogue faisait bande à part, l’Intermédiaire a investi la Plaine avec un plateau impressionnant : Cheap Entertainment, Parade, Sovox, Technopolice… Bref, la crème de la scène locale ! Toutefois, à moins de cinquante mètres, à la lisière de la Plaine, c’est le C4, l’antre des Dirteez, qui a confirmé autant son activisme que la qualité de sa programmation avec une nouvelle édition de son Hello Fest : Dirty Moskitos, les Wankats, Cranky Sphynx… Se payant le luxe, au-delà de l’énorme prestation de Yarostan, d’inviter un groupe de hardcore suédois pour clôturer le set. Difficile, ce soir-là, de se partager même si les deux lieux ont fait en sorte que, pendant le changement de plateau de l’un, on puisse aller jeter une oreille chez l’autre. D’une certaine manière, on avait eu un avant-goût de cette profusion quelques jours auparavant avec le festival du Train en marche, ce lieu de répet’ que tous les groupes du coin fréquentent. Cela aura commencé sur la Plaine pour terminer à l’Intermédiaire. Avec, entre autres, l’excellent groupe de noise expérimentale Tremble, cette chouette formation qu’est Johnny Marre et le très bon groupe de punk Micro Plastico Nuclear. En fait, à Marseille, la Saint Jack Lang, c’est tous les jours !
Sébastien Boistel
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