La Rupture – (USA – 1h46) de Peyton Reed avec Jennifer Aniston, Vince Vaughn…
Il est des films qu’on a envie d’aimer avant même de les avoir vus. Ainsi de La rupture, réalisé par Peyton Reed — auteur du crétin et jouissif American Girls, comédie ultime sur les pom-pom girls — et porté par notre Friends devant l’éternel Jennifer Aniston et le nouvel idiot de service d’Hollywood, Vince Vaughn… (lire la suite)
La belle et le bête
Il est des films qu’on a envie d’aimer avant même de les avoir vus. Ainsi de La rupture, réalisé par Peyton Reed — auteur du crétin et jouissif American Girls, comédie ultime sur les pom-pom girls — et porté par notre Friends devant l’éternel Jennifer Aniston et le nouvel idiot de service d’Hollywood, Vince Vaughn (Serial Noceurs, DodgeBall), devenu durant le tournage le remplaçant officiel de Brad « J’ai la bouche pleine dans tous les plans d’Ocean’s 11 et 12 » Pitt. Il est aussi des films qu’on ne peut décemment pas défendre après les avoir vus et subis. Ainsi de La rupture, « dramédie » (entre comédie et drame, notre haut-le-cœur balance) de remariage complètement ratée et même pas sauvée par une Jen aux abois, transparente, visiblement plus concentrée sur son divorce que sur ses répliques, et un Vince en roule libre, cabot au possible, définitivement pénible. Hésitant constamment entre un traitement façon Guerre des Roses « light » — pour la cohabitation électrique et les petits coups bas entre amants — et une relecture « buddy movies » (films de potes) où Jen/Brooke confesse son désamour à sa meilleure amie chez l’esthéticienne tandis que Vince/Gary pérore sur les femmes dans un bar avec son pote bourrin autour d’un billard et de 143 bières, Peyton Reed échoue dans son entreprise décalée et son objectif de départ : raconter une histoire d’amour à l’envers, à rebours, tout en dynamitant les poncifs du genre… Moins long et maniéré que le dernier Cameron Crowe (Retour à ElisabethTown), film sur le retour au pays d’un gars au bout du rouleau qu’une fille n’arrivera pas à remettre en selle, La rupture reprend cette veine mélancolique, se baigne — et coule — dans cette même et surprenante noirceur. C’est pourtant et paradoxalement par sa diffuse dépression que cette comédie romantique annoncée réussit à nous arracher un sourire. Jaune. Comme si nous ne savions pas que les histoires d’amour finissent mal en général.
Henri Seard