Der des ders

Der des ders

Et voilà, il est arrivé, le der des ders, ce numéro — le 499e, tout un symbole — dont on a retardé l’arrivée pendant vingt-trois ans d’une tumultueuse mais si enrichissante histoire. Vingt-trois ans, c’est la moitié d’une vie, et l’équivalent de toute une vie professionnelle, pour celles et ceux d’entre nous qui étaient là au début.

À travers les années, les saisons et les nombreuses crises qui les ont émaillées, on l’a imprimé de nombreuses fois dans nos têtes, ce dernier numéro, imaginant d’épiques revanches les jours de colère ou d’épuisement.

Mais, à l’approche de la fin, seuls les bons souvenirs restent — ChatGPT nous indique qu’il s’agit là du biais de positivité, également appelé principe de Pollyanna ou encore Pollyannaisme. À commencer par toutes ces personnes qu’on a eu la chance de rencontrer et qu’on ne remerciera jamais assez : les pigistes, stagiaires et volontaires en service civique qui nous ont prêté leurs plumes pour façonner le journal et/ou leurs bras pour le porter dans les lieux culturels ; les artistes, compagnies et structures culturelles qui nous ont émus ou amusés, éveillés ou émerveillés, et souvent soutenus quand ça allait vraiment mal. Même les déménagements incessants dans des squats plus improbables les uns que les autres (décors de commissariat avec cibles sur les murs et trous dans le plafond pour laisser passer la neige, container aux Puces, garage délabré…) et les bouclages interminables et harassants nous font sourire aujourd’hui.

Sourire seulement, car si on refuse de se laisser aller à l’amertume malgré la fin de cette belle aventure, les temps sont durs pour tout le monde et les têtes, forcément ailleurs. Comme un dernier pied de nez à notre histoire, commencée dans une totale inconscience tandis qu’à près de 8000 kilomètres de là les tours jumelles s’effondraient, on n’a rien trouvé de mieux que tirer le rideau à la veille de ces élections législatives de tous les dangers.

Alors pour se/vous dire au revoir, on a concocté un numéro (fatalement) spécial. Vous y trouverez, comme à l’accoutumée, un agenda (presque) complet des festivités estivales et nos « recos » culture pour passer un chouette été malgré tout. Mais aussi un florilège de merveilleux textes, photos et dessins de certains de nos VIP ­­(Ventilo Important Person), qui nous offrent la plus belle des conclusions.

 

L’équipe de Ventilo