Michel Maisonneuve – Le Privé (Gaïa)
Après Le chien tchètchène, qui donnait au polar marseillais ses lettres de noblesse, Michel Maisonneuve récidive avec cet étincelant faux hard boiled américain dégoulinant de blues… (lire la suite)
Après Le chien tchètchène, qui donnait au polar marseillais ses lettres de noblesse, Michel Maisonneuve récidive avec cet étincelant faux hard boiled américain dégoulinant de blues, un vrai roman noir noyé de mélancolie. On y croise la silhouette d’un loser taiseux et fauché, qui trimballe des tonnes de mélancolie, de dégoût de soi et d’illusions déçues, mais se bat avec l’énergie du désespoir. Contre la vie dite normale, contre le lobby secret qui règne sur la ville. Pour ne pas mener son combat seul, il s’est inventé un double, Le Privé, en trench et feutre mou, la king size vissée au bec : c’est Sam Spade nourri de son propre mythe, Marlowe l’indomptable qui semble sorti du Faucon Maltais… Le jour où il se sent enfin prêt à affronter — seul — les Assedic, son psy, les flics et un procureur incendiaire, Le Privé porte deux doigts à son feutre et s’éloigne dans le brouillard en direction du ponton de la baie de San Francisco. « Il n’a plus besoin de lui puisqu’il sait qu’il lui reste le papier, la pellicule, tous ces mythes qui servent à inventer la vie. »
MG