Après deux passages à Marseille, l’âme esseulée du Klub des Loosers vient présenter son side-project 100% hip-hop : mais quel est donc ce mystérieux Klub des 7 ? (lire la suite)
Après deux passages à Marseille, l’âme esseulée du Klub des Loosers vient présenter son side-project 100% hip-hop : mais quel est donc ce mystérieux Klub des 7 ?
Le Klub des 7 paraît être un projet bien moins désabusé que le Klub des Loosers : aurais-tu enfin réussi à conclure avec Anne-Charlotte ?
Anne-Charlotte est la fille avec laquelle tu ne conclues jamais. Elle te fait vibrer le cœur à l’adolescence, et toute ta vie tu seras triste parce que tu ne réussiras jamais à l’avoir… De toute façon, les deux projets n’ont absolument rien à voir : il ne faut pas les écouter avec la même grille de lecture. Pour ce qui est du Klub des Loosers, il y aura une trilogie des aventures de Fuzati. Le Klub des 7, lui, est un « side-project » assez référencé à ce que l’on appelle l’école de Yang du hip-hop américain (1993-98). Le hip-hop américain qui a explosé n’est à mon sens pas le meilleur, et j’ai voulu rendre hommage à cette période en invitant des rappeurs français qui sont là depuis très longtemps, et qui sont respectés.
Le changement de label, c’est aussi pour différencier les deux projets ?
Non : avec Record Makers, c’est terminé, ça ne nous convenait plus. Quant à Vicious Circle, c’est juste pour le Klub des 7. De toute façon, je ne m’attache pas à un label, ils sont là pour sortir des disques, et moi pour faire de la musique. Un label n’influe pas sur la musique d’un artiste, sauf pour le bloquer… La création se fait en amont.
On connaît bien Fuzati, Detect (ton dj), Gérard Baste (Svinkels) mais un peu moins les quatre autres…
C’est dommage parce que Cyanure et FredyK font partie d’un groupe qui s’appelle ATK, et qui a vendu 50 000 exemplaires de son album dans le circuit indé au milieu des années 90. ATK était donc vraiment un groupe de légende dans l’underground français, beaucoup de mc’s sont passés dans ce groupe, comme Pit Baccardi. Le Jouage est un pote de James Delleck, ils ont tous les deux un groupe nommé Gravité Zéro (excellent – NDLR)… Tous ces gens-là gravitent dans le hip-hop depuis dix ou quinze ans.
Les interludes sur ton disque : vraies anecdotes ou canulars ?
L’enregistrement s’est vraiment passé comme ça, on a vraiment galéré… Avec les interludes, on force toujours un peu le trait, mais ils n’ont pas tant un rôle comique, plutôt un rôle de mise en abîme : aider les gens à rentrer dans l’ambiance du disque, même s’il y a premier et un second degré.
A-t-il été facile d’emmener le Klub des 7 en tournée ?
Oui, et la tournée se passe super bien : on a déjà fait plus d’une dizaine de dates et c’est vraiment la même ambiance que sur disque, tout le monde est là pour le plaisir de rapper. En plus, les salles sont blindées.
Ton masque est-il un clin d’œil au hip-hop US de Quasimoto ou Madlib ?
Non, si j’aime faire de la musique, je n’aime pas forcément me mettre en avant. J’ai une anecdote qui en témoigne : une fois, dans le RER parisien, il y avait un mec en face de moi qui était en train d’écouter ma musique. Bien sûr, il ne m’a pas reconnu… Je fais de la musique, le reste, on s’en fout, c’est pas important. Je n’ai jamais mis l’accent sur le masque ni dans mes textes, ni sur la pochette de mes albums.
Pourtant, à la fin de ton concert l’an dernier à l’Affranchi, tu es revenu dans le public avec ton masque, ce qui a permis aux gens de te reconnaître… Or si tu étais revenu sans, tu serais passé inaperçu : paradoxal, non ?
C’est toujours bien d’être dans le public pour rencontrer les gens… D’un côté, on reconnaît l’artiste, et de l’autre l’homme de la vie de tous les jours : c’est bien de dissocier les deux.
Propos recueillis par dB
Klub des 7, le 21 à l’Espace Julien, 20h30. Rens. 04 91 24 34 10
Dans les bacs : Klub des 7 (Vicious Circle/Discograph)