Le Citron Jaune / Cie Ilotopie
Lime tonique
Il y a vingt ans, à Port-Saint-Louis-du-Rhône, naissait le Citron Jaune. Rencontre et explications avec ses deux têtes pensantes.
« On a presque existé trop tôt », raconte Florence Léger, directrice artistique. Ce que confirme Dominique Trichet, président de la compagnie Ilotopie, à l’origine de la création du lieu : « Ça a été le premier lieu construit pour les arts de la rue. Le deuxième, c’est le Parapluie à Aurillac… quinze ans plus tard. » Depuis vingt ans, donc, le Citron Jaune accueille des artistes et des compagnies de toute la France, et au-delà. L’objectif : leur donner les moyens de réaliser leurs créations, mais aussi provoquer une rencontre entre les œuvres, les populations et les territoires. « Les arts de la rue ont cette capacité à inventer des fictions, des histoires, à des territoires qui n’en ont pas vraiment », continue la directrice artistique.
Pour Dominique Trichet, cet anniversaire consacre la confiance de l’ensemble des institutions, mais il s’agit surtout « d’un remariage entre une troupe de création, une structure et une population. »
Le choix de s’implanter à Port-Saint-Louis-du-Rhône plutôt qu’à Marseille peut étonner, et pourtant… Selon Florence, « Ici, on est dans une ville très nouvelle, pas encombrée par son passé. Ça correspond à la dynamique du lieu. » Pour Dominique, il s’agit plutôt d’un « choix philosophique. Les arts de la rue ne se limitent pas à la rue, ça peut être dans une forêt, sur une plage… c’était important d’être proche des éléments naturels. »
Pour la Capitale européenne, le Citron Jaune a été approché très rapidement, notamment grâce à son festival les Envies-Rhônement, qui correspondait parfaitement à ce que recherchait MP 2013. Et même si nos hôtes ne sont pas convaincus que cette distinction changera la donne dans le milieu culturel, ils espèrent tout de même un effet positif sur le long terme. Vous avez dit Ilotopie ?
Agathe Rigo