Sarah Waters – Ronde de nuit (Denoël)
La créatrice du genre « Lesbian Victorian Romps » est l’auteur à succès de trois faux thrillers historiques narrant les périlleuses quêtes initiatiques de femmes dans les bas-fonds du… (lire la suite)
La créatrice du genre « Lesbian Victorian Romps » est l’auteur à succès de trois faux thrillers historiques narrant les périlleuses quêtes initiatiques de femmes dans les bas-fonds du Londres victorien. Pour ce quatrième roman, Sarah Waters change d’époque et de style : la narration, à la troisième personne, se fait plus distanciée et moins passionnelle, et la structure chronologique s’inverse. C’est en 1947, dans un Londres morne et ravagé, que nous rencontrons pour la première fois quatre personnages, unis parce qu’ils ont survécu à la guerre : Kay la nostalgique, Duncan l’angoissé, sa sœur Viv, célibataire désespérée, et Helen, la fausse calme. De section en section, on remonte le temps : 1944, puis 1941, ce passé apocalyptique encore si proche où sont enfouis de lourds secrets. Les mystères se font jour, des strates de non-dit et de violence contenue se révèlent, qui éclairent d’un jour nouveau le cheminement des quatre protagonistes, leur impression de vide, leurs angoisses, leurs profonds traumatismes. Avec ce roman tout en sobriété, Sarah Waters nous livre sans doute son œuvre la plus accomplie et la plus émouvante.
MG