Tapage Nocturne - D*I*R*T*Y

Tapage Nocturne – D*I*R*T*Y

Le patronyme des 2 Many Dj’s était un manifeste : comme des moustiques attirés par la lumière des strobos, chacun s’improvisait disc-jockey, du 4/4 au kilomètre, des envies de notoriété. Avec, bien sûr, la musique au second plan. Le postulat qui a donné naissance à l’entité D*I*R*T*Y est donc des plus louables… (lire la suite)

Le patronyme des 2 Many Dj’s était un manifeste : comme des moustiques attirés par la lumière des strobos, chacun s’improvisait disc-jockey, du 4/4 au kilomètre, des envies de notoriété. Avec, bien sûr, la musique au second plan. Le postulat qui a donné naissance à l’entité D*I*R*T*Y est donc des plus louables : plutôt que de caler au tempo des morceaux très mauvais, ce trio parisien a choisi d’enchaîner – sans technique particulière – des morceaux « fantastiques ». Et de rappeler, ainsi, que rien n’est plus efficace qu’une sélection avisée : l’éclat d’un diamant brut passe un peu mieux l’épreuve du temps. S’il est au cœur du sound-system prisé des soirées branchées (ce vilain mot) que l’on retrouvera samedi soir au Cabaret, cet amour de la musique est avant tout le vecteur d’un excellent site web, sur lequel le mélomane ne saura plus où donner de la tête : interviews, dj-mixes, vidéos… On n’est pas très loin du travail de défrichage réalisé sur la toile, et avec un goût sûr, par le label Tigersushi (avec qui ils entretiennent plus d’une affinité). Mais de quelle(s) musiques(s) parle-t-on au juste ? Peu importe : du krautrock à l’italo-disco, de la no-wave à la minimal-tech, du hip-hop avant-gardiste à la pop orchestrale, tout y passe pour peu que cela soit bon et, autant que possible, rare. Une sélection draconienne est donc effectuée dans le flot d’informations – quel que soit le support – que ces messieurs collectent, faut-il le préciser, dans une optique non lucrative. Alors bien sûr, il y a les compilations : trois volumes d’une série intitulée Dirty Diamonds, chacune ayant rencontré un succès d’estime au vu de leur tracklisting aventureux (on est loin des séries à rallonge du type Buddha Bar ou Hôtel Costes…). Mais ce n’est pas ça, ni d’ailleurs les « edits »[1] tirés à 1000 exemplaires en white label à partir d’obscures pépites, qui nourrissent les trois larrons : Guillaume Sorge est sound-designer, Clovis Goux est journaliste/graphiste et Benjamin Morando, plus connu des mélomanes sous le nom d’Octet, bosse aussi à côté. D’où ce constat rassurant : en 2006, il est encore possible d’avoir une vie excitante pour peu qu’on sache s’organiser. La musique, décidément, reste une priorité. PLX

Le 11 au Cabaret Aléatoire avec Riton, 22h (et showcase au Oogie Lifestore à 19h)
Dans les bacs : Dirty Diamonds I, II et III (DiamondTraxx/Discograph)
www.d-i-r-t-y.com

Notes

[1] www.d-i-r-t-y.com/edits.html