The host – (Corée du sud – 1h59) de Joon-ho Bong avec Song Kang-Ho, Bae Doona…
Quel que soit le domaine, les Américains sont toujours là où les conneries commencent. Même en Corée en ce début de 21e siècle. Dans un hôpital militaire, un scientifique yankee décide de se débarrasser, sans raison autre que scénaristique… (lire la suite)
Poisson clown
Quel que soit le domaine, les Américains sont toujours là où les conneries commencent. Même en Corée en ce début de 21e siècle. Dans un hôpital militaire, un scientifique yankee décide de se débarrasser, sans raison autre que scénaristique, d’un nombre incalculable de produits toxiques. Il les jette donc dans la rivière Han. Résultat des courses : quelques années après, un gros poisson/crapaud, un bâtard mi-Prédator mi-Brigitte Fontaine émerge et tue tout plein de gentils Coréens. Et dans tous ces gentils Coréens se trouve la petite Hun-seo. Evidemment, ça n’a pas pour effet de plaire à sa famille azimutée qui part en guerre dans l’espoir de la retrouver… Joon-ho Bong semble avoir oublié qu’une accumulation d’images ne fait pas un film. The Host, faible parabole critique sur l’écologie et sur la politique étrangère menée par Bush fils, est d’une paresse crispante. Aucun plan n’a d’attrait. Même le monstre « godzillesque », conçu uniquement en images de synthèse, est raté. Certains taxeront cette fainéantise d’astucieux second degré… Pourquoi pas ? Mais à ce compte-là, beaucoup de navets sont à mettre au même régime. Le dernier Guillaume Canet, le dernier Brian de Palma par exemple. Le second degré, contrairement à ce que l’on croit, est un exercice difficile, aussi difficile que celui de la comédie réussie. On ne s’improvise pas dans ce registre-là. Shaun of the Dead, Team America ont atteint leurs objectifs. Rigoureux, « subtils » dans leur répertoire pourtant vingtième degré… The Host n’arrive pas à atteindre l’ambulance. On vous aura prévenu.
Lionel Vicari